Qui peut donner un coup de fouet à l’une des régions les plus précieuses du royaume ? Le Souss Massa, puisque c’est de lui dont il est question était doté voire «choyé», il y a quelques temps, d’une femme Wali dont on dit beaucoup de bien, ne parvient pas encore à décoller pour de bon. La dame n’a pas de baguette magique, mais elle fait ce qu’elle peut, dans un guêpier où les lobbys/monstres font toujours la loi !
Au-delà de l’aspect novateur du travail qui s’y fait dont les contours fondamentaux ont été mis à la loupe, il va sans dire que cette entité régionale renferme incontestablement des atouts susceptibles de concrétiser toutes les ambitions. Certes, les compétences humaines font toujours défaut, à la lumière de la majeure partie des acteurs bien en deçà de l’assimilation des grands enjeux à relever. Pour la plupart, on a toujours tendance à confondre action régionale et action locale qui relève des communes.
En effet, dans une optique de cohérence régionale et d’efficience procédurale, les donnes aussi bien naturelles qu’économiques regroupent un potentiel diversifié, avec l’entrain touristique et patrimonial galopant de la zone Tiznit, du charisme impérial de Taroudant, de l’armada agricole de Chtouka Ait Baha, du flux commercial névralgique de Inezgane Ait Melloul et du cachet balnéaire envoûtant d’Agadir Ida Outanane. Toutes ces caractéristiques difficilement trouvables dans un seul ensemble régional constituent, en fait, des ingrédients pour un développement harmonieux, équitable et performant.
Il est vrai, en revanche, que ce territoire, aride et accidenté, sévit sous les affres de la carence hydrique et les indicateurs criards de la pauvreté, de la précarité et de l’exclusion. Une équation saillante qui ne cesse de révéler les disparités sociales et les inégalités spatiales, car on ne comprendra guère pourquoi, d’une part, la région détient les marches les plus hautes en termes de prouesses naturelles, écologiques, agricoles, maritimes, touristiques, commerciales…, alors que les populations, dans leur majorité notamment rurale, endurent les calvaires de la misère et de la privation et que les espaces manquent cruellement d’infrastructures.
Assurément, un déficit flagrant de gouvernance est à déplorer, d’autant plus que les gestions électorales sont, depuis longtemps, accaparées par des bonnets habitués et indéboulonnables, imposant des conduites de manœuvres archaïques et rétrogrades. Il est donc question d’un nouveau style de travail, mené par des compétences riches en savoir faire, en engouement et en civisme. Le modèle révolu qui persiste encore à s’agglutiner au gouvernail, n’est pas en mesure de matérialiser les défis de la stratégie aussi féconde soit-elle.
La crise dont souffre la région Souss Massa relève, en effet, du statu quo humain qui ronge les instances électives dont l’hégémonie est dictée par les barons que tout le monde connait. Les mutations sociétales et les mouvements incessants de changement qui ne cessent de s’opérer autour de nous appellent au relèvement de l’action régionale par des compétences nouvelles éprises de savoir faire,d’innovation et de citoyenneté.