Une forte réaction s’est déclenchée, ces derniers temps, suite à l’annonce faisant foi de l’annulation de la gratuité de l’enseignement. Une diffusion précipitée qui ne reflète pas la réalité des choses, puisqu’il est question d’un projet d’opinion en cours de préparation au sein des instances du Conseil supérieur de l’Education et de la Formation et de la Recherche Scientifique, sur une demande du gouvernement relative à l’esquisse de la loi-cadre du système scolaire marocain.En attendant le parachèvement des exigences procédurières de cette opération délicate !
Il est bien certain que le secteur de l’éducation et de la formation traverse une phase critique, nécessitant des remèdes palliatifs, dans le cadre d’une concertation globale et réfléchie. Or, ni le timing ni l’opportunité ne se prêtent à une telle épreuve, alors que les institutions de la nation, sur les plans législatif et exécutif, sont en passe de faire peau neuve après les dernières échéances électorales. Ceci étant, on comprendra fort bien le déchaînement populaire qui suivit cette information décousue.
Partant de ce fait, il convient de rappeler la position sans équivoque, selon laquelle la gratuité de l’enseignement s’avère irrévocable, en tant que droit ne souffrant d’aucune contestation. Ce droit, légitime et garanti par la loi suprême, ne devrait nullement faire l’objet de surenchère ni de tergiversation. De surcroît, il serait inadmissible de prétendre mettre un terme au fiasco qui taraude le secteur de l’enseignement par le biais de l’atteinte à sa gratuité, en particulier dans les cycles primaire, collégial et qualifiant.
Il va sans dire que ce passage de la gratuité, parmi tant d’autres inclus dans le projet en question, ne devrait en aucun cas constituer le bouc émissaire de l’échec de l’enseignement dans notre pays. Sans affolement ni précipitation, le traitement de ce dossier de si grande acuité, se devrait de se tenir au sein de l’instance en charge, en vue de mettre enfin sur les rails, le train de l’éducation et de la formation, en réelle panne, en dépit des multiples réformes. En effet, la situation chaotique dans laquelle il se trouve, est cruellement préoccupante.
L’enseignement au Maroc se trouve au creux de la vague, depuis déjà belle lurette. On a beau tenté d’y remédier, il semble bien que les tentatives sont quasiment vouées à l’échec. Un simple détour dans les établissements scolaires, plus particulièrement dans le monde rural, révèle bien ce constat désastreux. La priorité des priorités est loin d’en être une !Le débat qui a lieu actuellement au sein du Conseil Supérieur de l’Education et de la Formation (CSEFRS) est censé, en fait, mettre le doigt sur les maux pour sortir les mots de la guérison.