La pandémie de Covid-19 pèsera encore cette année sur les festivités du Nouvel an vendredi avec des restrictions dans de nombreux pays, sur fond d’un « tsunami » de contaminations mettant sous pression les systèmes de santé.
Paris ne sera pas une fête, pas plus qu’Athènes, Mexico ou Barcelone.
En France, où un record de plus de 200.000 cas de contaminations en 24 heures a été annoncé mercredi, les discothèques, fermées depuis le 10 décembre, resteront portes closes et ce, pour trois semaines encore.
À Paris, où le masque redevient obligatoire dans les rues vendredi comme dans presque toute la région parisienne, les débits de boissons ne pourront ouvrir au-delà de 02h00 samedi 1er et dimanche 2 janvier.
En Grèce, ce sont les bars et restaurants qui devront fermer à 02h00 la nuit de la Saint-Sylvestre, mesure exceptionnelle car les autres jours, ils fermeront à minuit. Les tablées dans les restaurants seront limitées à six personnes à compter de ce jeudi et jusqu’au 16 janvier. Et pas question d’y danser : « La musique sera interdite » dans ces établissements, a prévenu Thanos Plevris, le ministre de la Santé de ce pays qui a enregistré mercredi un nombre inédit de contaminations (28.828 nouveaux cas).
En Espagne, les festivités sont annulées dans la plupart des régions et 9 des 10 villes les plus peuplées du pays ne célèbreront pas les « campanadas », les cloches du passage à la nouvelle année. La tradition veut que les Espagnols avalent douze grains de raisin au son des douze coups de minuit.
Seule Madrid a maintenu une cérémonie a minima sur la célèbre place de la Puerta del Sol, avec une jauge limitée à 7.000 personnes -masquées-, contre 18.000 en 2019, en période pré-pandémique.
À Mexico, la mairie a annulé les célébrations du Nouvel An et Chypre a interdit la danse dans les lieux publics.
En Allemagne, où les discothèques resteront aussi portes closes pour la Saint-Sylvestre, les réunions privées de plus de dix personnes sont interdites, même pour les vaccinés et les personnes guéries. Pour les non vaccinés, la limite tombe à deux membres de foyers différents.
Malgré ces nouvelles restrictions, le ministre allemand de la Santé Karl Lauterbach a averti que les mesures entrées en vigueur mardi ne « suffir(aient) pas » face au variant Omicron, qui devrait occasionner une « nette hausse » des cas dans les prochaines semaines.
Le variant Omicron, circulant en même temps que son prédécesseur, Delta, occasionne actuellement une forte hausse des cas de Covid-19 dans de nombreux pays européens, dont certains battent des records depuis le début de la pandémie.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a évoqué mercredi un « tsunami » faisant peser « une immense pression sur un personnel de santé épuisé et des systèmes de santé au bord de l’effondrement », deux ans après le début d’une pandémie aux plus de 5,4 millions de morts.
Les hôpitaux britanniques, « sur le pied de guerre » face au variant Omicron, vont ainsi mettre en place des structures provisoires permettant d’ouvrir jusqu’à 4.000 lits supplémentaires pour se préparer à une vague d’admissions, ont annoncé jeudi les services de santé. En Angleterre notamment, plus de 10.000 personnes étaient hospitalisées avec le Covid-19, une première depuis début mars.
À travers le monde, plus de 935.000 cas de Covid-19 en moyenne ont été détectés chaque jour entre le 22 et le 28 décembre, un nombre encore jamais atteint depuis le début de la pandémie fin 2019, qui représente une hausse de 37% par rapport à la semaine précédente, selon un comptage de l’AFP réalisé à partir de bilans officiels.
La majeure partie des nouvelles contaminations sont constatées en Europe où plusieurs pays ont enregistré de nouveaux records de cas quotidiens, comme le Danemark, actuellement le pays au monde avec le plus de nouveaux cas de Covid-19 par rapport à sa population (23.228 cas).
Même chose en Espagne, pourtant un des champions de la vaccination, avec 100.760 nouveaux cas en recensés en 24 heures.
Avec plus de 265.000 cas quotidiens en moyenne depuis une semaine, les États-Unis font également face à un record d’infections, avec Omicron comme variant dominant.
Jusqu’à présent, l’explosion de la pandémie ne s’est cependant pas traduite par une augmentation globale du nombre des morts, en baisse depuis trois semaines dans le monde.
En Chine, qui enregistre une poussée épidémique à moins de 40 jours des JO d’hiver de Pékin, les mesures sont plus radicales.
Après la ville de Xi’an, soumise depuis une semaine à une quarantaine et qui connaît désormais des difficultés d’approvisionnement, plusieurs dizaines de milliers d’habitants d’un arrondissement de la ville de Yan’an, à 300 kilomètres de Xi’an, ont été confinés, eux aussi.