Depuis toujours, durant un long parcours séculaire, nos traditions ont tendance à prioriser les valeurs de tolérance et de clémence. Il n’y pas plus naturel dans une société qui croit fermement à la sacralité des vertus. Certes, on ne peut s’y opposer ni s’en passer. Mais, on ne saurait non plus outre passer les obligations auxquelles on se plie, depuis qu’on a choisi, avec conviction, de se ranger dans la lignée de l’Etat de Droit et des Institutions.
C’est donc bien convenu que l’impunité n’a plus de place au sein d’une Nation agissante qui s’est résolument investie dans le berceau de la démocratisation et de la modernisation. Personne n’a donc plus le droit de les éclabousser pour des prêches déplacés.L’engagement sans réserve qui a fait du pays, en pleine effervescence démocratique, une entité d’exception, continue à s’attacher à ses choix vers la justice sociale et le progrès tout acabit.
Il n’est plus question de s’en dérober,de crainte de s’en mordre les doigts et d’en broyer la poussière. La solennité dont s’assument désormais toutes les constituantes nationales est amenée à aller jusqu’au bout du parcours, sans ambages.Le bout de chemin que le pays traverse, avec des hauts et des bas, remet d’aplomb la série de déficits à laquelle a été soumis tout un peuple.
Aujourd’hui, les aspirations sont telles que les dépravations qui infestent le pays ne sont plus à même de perdurer dans le laxisme et le pardon. D’autant plus que la dynamique institutionnelle s’est hardiment enclenchée, au grand bonheur des partisans de la liberté et de l’équité. Seule la justice est habilitée, par la force des choses, à dire son dernier mot sur des dossiers qui ne tolèrent plus immixtion ni dénaturation.
Que les fauteurs paient leurs forfaits, en toute éthique et transparence! Tout appel à «l’armistice» à connotation cultuelle n’est, en fait, qu’ingérence abusive à la jurisprudence et entrave sardonique à l’essor escompté. Le mécanisme de répression, tant sécuritaires que judiciaires, sont appelés, pour de bon, à s’atteler à la besogne.
Nombre de faussaires de l’ère d’éclosion se font écrouer sous le poids de la protestation de la rue et du basta unanime. Ni la dignité nationale dont les premiers jalons s’incrustent à bâtons rompus ni l’estime sans frontière dont s’enorgueillit le pays dans l’arène planétaire, ne sauraient tolérer un tel relâchement, au nom de la fameuse citation «Dieu pardonne ce qui précède!».
La préservation du fonds public des prédateurs et des rapaces véreux, de quelque registre que ce soit, est un devoir national qui n’admet ni occultation ni miséricorde.