Le taux de croissance revu à la baisse
Par Fairouz EL Mouden
Le chef du gouvernement dresse un tableau sombre de la situation économique du pays. Lors de son grand oral lundi devant les députés, Aziz Akhannouch a précisé que l’espoir de voir l’activité économique reprendre son trend haussier reste entièrement lié à la fin de la crise entre la Russie et l’Ukraine. Le mot d’ordre pour lui ne se limite pas juste à l’incertitude et au manque de visibilité qui planent à l’horizon, mais aussi et surtout à l’absence de toutes forces de propositions concrètes de son gouvernement pour minimiser les dégâts et soutenir le pouvoir d’achat du citoyen.
C’est encore une fois un grand oral raté et vide de promesses. Le chef du gouvernement s’est contenté encore une fois d’annoncer des chiffres que personne n’ignore. Un taux de croissance de l’ordre de 1,5% ou 1,7% au lieu de 3,2% initialement prévu par la loi des finances 2022. Une contre-performance attribuée bien évidement, au recul de la valeur ajoutée agricole de 11% contre 18% entre 2021/2022. L’absence de pluies durant les derniers quatre mois a sérieusement impacté la progression du PIB national. Les estimations de la production céréalière de la loi des finances 2022 tablaient au départ sur un rendement de 80 millions de quintaux alors que la récolte céréalière attendue est l’une des plus faibles des 30 dernières années. Selon les pronostics des opérateurs agricoles, la production céréalière ne dépasserait au meilleur des cas 25 millions de quintaux. Plus encore, cette perte de performance coïncide avec un taux d’inflation des plus élevés, soit 3,6% en février 2022, soit une hausse de 5,5% de l’indice des produits alimentaires et de 2,5% de l’indice des produits non alimentaires.
Du côté des exportations des légumes et des agrumes, on note une certaine progression de 18% et 37% respectivement. La même tendance est affichée au niveau des exportations des produits de la pêche qui ont augmenté de 44%. D’ailleurs, les dernières précipitations enregistrées dernièrement sont jugées favorables pour maintenir à un bon niveau la productivité des cultures de printemps et d’été. Un constat qui selon le chef du gouvernement permettra un approvisionnement régulier des marchés intérieurs et étrangers.
Au-delà des données chiffrées, Akhannouch est resté fataliste dans sa description de la conjoncture économique et des perspectives de redressement et d’améliorations des principaux indicateurs de performance. D’ailleurs, le député Ahmed Abbadi, membre du groupe du progrès et du socialisme (GPS) n’a pas manqué de dénoncer cette attitude du chef du gouvernement qui est loin d’être rassurante. Il est de son rôle, souligne le député PPS, de proposer des mesures concrètes et un plan global à même de trouver des solutions urgentes pour soutenir le pouvoir d’achat malmené par la série des hausses des produits alimentaires, des hydrocarbures et des autres produits non alimentaires.
Aujourd’hui, il est du devoir du gouvernement « d’intervenir à travers un plan économique clair et des mesures qui ont un impact palpable sur l’ensemble des couches et qui ne profitent pas à une catégorie à l’exclusion des autres et à un secteur tout seul …» a répliqué le député PPS.