A quelques jours de la célébration de la nouvelle année amazighe qui survient juste après une quinzaine de son homologue grégorienne, l’amazighité est, encore une fois, hissée au sommet de l’actualité. Nombre de structures, à travers le royaume, notamment au sein des contrées amazighes, commémorent cette tradition, dans la liesse et l’ambiance spécifique, où la fameuse Tagulla trône au cœur des festivités diverses.
Au-delà de cette dimension festive qui marque cet événement annuel, les acteurs associatifs saisissent cette opportunité culturelle pour mettre le point sur l’état d’avancement de ce socle identitaire, désormais bien ancré dans l’existence nationale. En marge de ces rencontres conviviales au sein desquelles les expressions patrimoniales, artistiques et ancestrales se manifestent jusqu’au petit matin, des conférences et des forums animés par des experts en la matière sont tenus afin de passer en revue les avancées et les tares de la langue et la culture amazighes.
Une pléiade d’acteurs de la culture et de la langue amazighes : Enseignants-chercheurs, intellectuels, militants politiques et associatifs, journalistes, intéressés de tous les coins du pays, se donnent rendez-vous à ces manifestations d’envergure. Une occasion, tout d’abord, de rappeler le parcours laborieux du mouvement amazigh qui s’est déclenché au moment où les droits dont, en fait, celui de l’identité et la langue amazighes, étaient littéralement bafoués par un système ségrégatif et répressif.
Depuis, la cause amazighe s’est érigée en une marque identitaire de premier plan, jusqu’à l’instant où la reconnaissance déclarée ne fut qu’une question de temps au regard des insistances accrues des forces éclairées de la Nation. Son officialisation au niveau de la nouvelle Constitutions’est insérée dans la série de générations de réformes, car, en effet,le combat que les progressistes et les démocrates authentiques ont mené pour la réhabilitation de ce droit légitime, au côté des intervenants associatifs amazighs, toutes sensibilités confondues, est indissociablement lié aux multiples luttes à caractère institutionnel,social, économique, culturel…
On ne saurait alors concevoir une expression de démocratisation d’un volet vital et sensible, tel que l’amazighité, en dehors de tous les autres axes de la vie active. L’acuité de ce volet en tant qu’outil véhiculaire de la culture et de la civilisation amazighe, s’avère une nécessité sine qua non. Le discours sur l’amazighité devrait passer du stade protestataire à une phase beaucoup plus technique et rationnelle afin de permettre la matérialisation de ses enjeux, d’une manière équitable et fluide.C’est également et avant tout, le rôle de l’Etat qui devrait s’assumer pleinement sur cette ébauche nationale.
Assgass Ambarki!