Les moments de tension que traversent nombre de pays du Maghreb et du Moyen Orient sont, à coup sûr, enclenchés par les turbulences sulfureuses des courants terroristes et des mouvances obscurantistes. Le passage de la dictature à la démocratie est souvent parsemé de troubles et s’attend à une longue péripétie de représailles entre modernistes et conservateurs. En plus, les nostalgiques des ères autocratiques et les défenseurs des accalmies pacifiques ne font jamais bon ménage, au sein des communautés en quête des meilleures conditions de vie.
Il est bien évident que les mouvements du printemps démocratique avaient bien profité aux contingents islamistes, dans la quasi-totalité des révolutions. Longtemps mis sous l’éteignoir, les intégristes avaient saisi à bras-le-corps l’opportunité, encensés par des peuples épris de piété et de dévotion. Leur montée fulgurante, est-elle une fatalité ? Le parcours des Nations à travers l’Histoire n’a jamais été linéaire. La recherche du bonheur des gens incite à l’expérimentation de toutes les approches possibles, selon les rapports de forces ambiants. En fait, le sort des résurrections anti-tyranniques a débouché sur l’obscurantisme dont les courants modérés prennent, cependant, le dessus.
Accaparement arbitraire ou dénouement logique, les islamistes sont là pour un bon laps de temps, en attendant que leurs compétiteurs de l’autre camp se ressaisissent pour de bon. Le plus important dans cette équation à plusieurs inconnues, n’est autre que la capacité de tous les intervenants d’instaurer les réels fondements du jeu démocratique, dans la loyauté et la souveraineté.
L’instrumentalisation politique de la religion, somme toute condamnable, n’en est pas, pour autant toléré, d’autant plus qu’elle attise des anathèmes désuets pour refaire mainmise sur des pays en pleine construction démocratique.
Il est donc bien clair que les mouvements Salafistes radicaux que l’Islam tempéré avait coiffé au poteau, tentent de supplanter une tournure non avenue, après tant de répression fomentée à leur égard. Il n’en est pas moins évident que l’image terne que d’aucuns essaient de divulguer, à travers des supports imagés, pourrait également émaner des sectes radicales dont la modération islamique constitue une véritable auto-extermination. Là-dessus, les expériences islamistes émergentes n’ont pas à se douter de leurs concurrents modernistes, mais de leurs propres ramifications terroristes.