Une ambiance plutôt morose s’installe au sein d’une large frange de la communauté de la capitale du Souss. A croire les expressions de marasme qui se faufilent, un peu partout dans les divers coins de la ville, il est question, tout particulièrement, de l’état d’inertie dans lequel se trouve Agadir et ses banlieues.
Une situation qu’on qualifie même d’«agonisante», dans bien des cas. Face à cet état d’esprit, les réseaux sociaux s’activent pour lui donner de l’ampleur, sans se soucier du reste. L’affaire de l’extirpation du Projet Agadir Land, quoique submergé de frictions politiciennes, semble attiser de plus belle, ce sentiment de frustration déjà fort alimenté, ces temps-ci.
Présentement, on se prépare à sortir dans la rue pour vomir les maux de la cité. Qui est derrière ce mouvement? A première vue, ce sont vraisemblablement des jeunes, de bonne foi, qui se disent lassés et indignés par «l’inaction» dont souffrent la ville et ses résidents, en mal d’essor, sous toutes ses formes. Cependant, il n’est pas non plus exclu que cette action pacifiste soit astucieusement montée, de toutes pièces, par des activistes malveillants, à la solde de pans extrémistes dont la sécurité et la stabilité sont les derniers de leurs soucis.
Il ne fait pas de doute que la récession criarde que subit la ville, depuis des lustres, suscite immanquablement des réactions de colère, puisque ces reculs sensibles se répercutent directement sur la vie quotidienne des citoyens. Nombre de travailleurs dans multiples structures hôtelières se voient acculés à l’arrêt de travail, depuis que les patrons respectifs mettent les clés sous le paillasson.
Leurs compatriotes qui triment sous le soleil de plomb et la gelée de l’hiver, endurent le calvaire dans les fabriques agricoles des environs. De même, la flambée de la ressource poissonnière, dans une ville halieutique et la spéculation de l’habitat, entre autres, sont, en effet, autant de dysfonctionnements qui enflamment la riposte populaire, au cœur d’une administration, pour la plupart, nonchalante et soudoyée.
Cependant, on n’est pas non plus sans savoir que des indicateurs de relance sont nouvellement mis sur orbite, ces derniers temps et nécessitent, naturellement, une forte synergie et une large mobilisation de toutes les constituantes de la ville et de la région. Les prémices d’une telle éclaircie se pointent déjà à l’horizon, depuis juste un certain temps et augurent d’un avenir moins contraignant, en attendant la visite royale qui mettra, sans nul doute, du tonus dans les plateformes déjà mises en œuvre, ces tout derniers temps.
Il est bien vrai que le mouvement civil et civilisé qui s’annonce dans les airs, vers la fin de ce mois, constituerait un coup de fouet en direction des responsables des différents départements tant au niveau local que régional et national, en termes de projets et de réalisations pouvant palier au chômage et animer une métropole stagnante.
Néanmoins, il importe également de veiller à se mettre à l’abri de toute tentative de dérapage et de zizanie dont profitent les opportunistes et les populistes qui ne font qu’instrumentaliser les actions massives, pêcher dans les marais puants et, de ce fait, manipuler les bonnes volontés dont l’intérêt de la ville et de la patrie est au-dessus de toute autre considération. Oui au mouvement pacifiste ! Non à la manipulation sordide!