Les transformations sociales et leur impact sur les pratiques culturelles amazighes

Les transformations sociales et leur impact sur les pratiques culturelles est le thème d’une conférence organisée par l’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM) en marge du Salon International de l’Edition et du Livre (SIEL).  Comment les changements sociopolitiques influencent-ils les pratiques culturelles?  Quels sont les facteurs clés du changement de la pratique culturelle amazighe?

Il va sans dire que la société amazighe était au début une société fondée sur la tribu, chaque pratique culturelle étant liée à chaque région et tribu avec ses spécificités culturelles et artistiques. Ainsi, le monde évolue, les cultures changent et se développent et mûrissent avec le temps.

Toutefois, l’ouverture sur le monde, notamment à partir du 20e siècle a changé certaines pratiques culturelles amazighes, a précisé le chercheur en Histoire, Ali Bentaleb. Selon lui, le colonialisme, la période de l’indépendance, les moyens de communication, la mondialisation, la question de l’immigration, la transformation de la société campagnarde en une société citadine sont des facteurs majeurs qui ont contribué à la fois au développement et au changement des pratiques culturelles de nombreuses tribus amazighes des quatre coins du pays.

Pour le chercheur et anthropologue à l’IRCAM, Aboulkacem El Khatir, l’épanouissement et l’ouverture du Maroc sur le marché européen ainsi que les changements économiques et politiques ont eu un impact primordial sur les habitudes et pratiques culturelles, notamment la musique, le vestimentaire et le mode de vie des Amazighs. Au cours de cette conférence, l’intervenant a souligné que malgré l’officialisation de l’amazigh, les Amazighs n’ont pas encore pu produire une culture qui pourra accompagner le développement des autres cultures à travers le monde.

Par ailleurs, le chercheur et anthropologue, Abdellah Bouzndak n’a pas manqué cette occasion pour faire le point sur la situation institutionnelle de l’amazigh, qui est selon lui, avancée. Dans le même ordre d’idées, il a précisé que les mutations sociales ont changé la culture amazighe. «Les Amazighophones sont en régression ; l’enseignement de l’amazigh n’est toujours pas à la hauteur des aspirations», a-t-il fait savoir.

M.N.Y

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