Après une attente alanguie, le gouvernement aura sans doute accouché d’une nouvelle mouture, non sans douleur. On ne s’étendra pas sur les soubassements de cette «césarienne», mais on conviendra qu’on y a plutôt cherché la «frasque» au lieu de la «fresque». Faute de mieux pour l’actuelle conjoncture, on se sera, à coup sûr, contenté de l’escapade salvatrice sans trop se poser de questions.
Sans trop verser dans le défaitisme, il y a lieu d’avancer, que le constat est d’autant plus revêche qu’il suscite nombre d’interpellations sur le dessein du champ politique national.
On n’est pas censé non plus suborner les acquiescements établis à l’échappatoire. Cependant, il importe, du moins en ce moment crucial que traverse notre système politique, d’en démystifier certaines bribes. Tout d’abord, il est constaté que la décision partisane a été purement «retirée» des mains de certains pseudos leaders. La «confiscation» ne semble révolter personne, compte tenu du prolongement «logique» de l’échec successif, dans la gestion interne, au point de se jeter résolument dans les griffes de la réaction.
Une réplique messagère aux errements «partisans» rédhibitoires de la chose politique ! Sans nullement vilipender les auteurs altiers de ces revirements ni, pour autant, porter des jugements hâtifs, on déplorera, par principe basique, qu’une longue ère de combat du mouvement national se soit aussi mal émiettée, au su et au vu de tout le monde. Certes, la sanction est sans janotisme, de la part du peuple qui ne fait qu’en pâtir. Toutefois, la mesure aussi drastique qu’elle peut sembler ne relève pas seulement d’un simple constat anodin. Mais elle recèle, malheureusement, une dénégation franche de la maturité de notre classe politique, beaucoup plus «échaudée», en grande partie, dans ses dogmes sectaires que les intérêts suprêmes.
En effet, la chose partisane dans notre pays, loin d’être, depuis des lustres, le fort d’une société agissante, est constamment sujet à des tergiversations malignes, occasionnant, une fois n’est pas coutume, des échecs cuisants. Aujourd’hui encore, cet état de fait n’est exclusivement pas une question «technique» qu’on peut facilement confier à des «techniciens». Mais, incontestablement, une affaire «politique» dont la stratégie et les orientations sont inévitablement l’apanage des porteurs de projets de société édifiants, dans leur globalité.
Le nettoyage intérieur et le démarcage systématique semblent être des démarches sine qua non pour espérer réinventer des forces partisanes au diapason des défis de la nation. Continuer à renfermer des guignols partisans, à la merci des commanditaires, constitue un frein non pas seulement aux partis en question, mais au développement sain du pays. Par le biais de choix idéels et politiques, clairs et audacieux, adaptés aux mutations profondes de la société et aux dispositions avancées dont la loi suprême fait, désormais, échos.