Pays-Bas: La politique migratoire fait tomber le gouvernement de Mark Rutte

Attendons pour voir…

Nabil El Bousaadi

«Ce n’est pas un secret que les partenaires de la coalition ont des visions très différentes sur la politique migratoire (…) Ce soir, nous sommes malheureusement parvenus à la conclusion que les différends étaient insurmontables». C’est ce qu’a déclaré, au cours d’une conférence de presse donnée ce vendredi 7 juillet, le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, avant de remettre, au roi, quelques heures plus tard, la démission de son gouvernement et d’annoncer, dans un communiqué, qu’il s’entretiendra le lendemain, avec le monarque, au Palais Huis ten Bosh, à La Haye, des suites de la chute de son gouvernement.

Au pouvoir depuis douze ans nonobstant divers scandales, Mark Rutte, qui dirige le Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD), droite libérale, a semé le trouble, ces derniers temps, lorsqu’en matière d’accueil des demandeurs d’asile, il avait exhorté ses partenaires de la droite et du centre – à savoir, les chrétiens-démocrates du CDA, les centristes libéraux du D66 et la petite formation protestante ChristenUnie – à adopter toute une série de mesures clivantes visant à durcir la politique d’asile du pays.

Parmi ces mesures figure l’instauration d’un quota d’enfants en provenance des zones de conflit interdisant aux réfugiés, déjà établis aux Pays-Bas, d’être rejoints par leurs enfants lorsque le quota mensuel de 200 enfants sera atteint.

Mais, cette mesure n’est point du goût du D66 et de la ChristenUnie car en considérant que la famille reste une «valeur fondamentale», elles estiment que «les enfants doivent grandir avec leurs parents».

Etant donc en contradiction avec le message du Christ, le fait de renier le droit d’asile a fait vaciller, depuis plusieurs jours, le gouvernement néerlandais et rendu très difficiles les négociations intergouvernementales car en voulant s’inspirer de la politique migratoire mise en place par le Danemark, Mark Rutte entend réduire le nombre des immigrés alors même qu’il avait été sévèrement critiqué, l’année dernière, par ses partenaires de la coalition gouvernementale lorsqu’il avait décidé d’évacuer, en urgence, un centre d’accueil surpeuplé.

Pour rappel, la coalition gouvernementale néerlandaise qui, pour la presse locale ne constitue point un « mariage heureux », avait fait face, l’année dernière, à un important scandale lorsqu’en n’étant pas en mesure d’accueillir la totalité des demandeurs d’asile, le centre Ter Appel s’était trouvé contraint de laisser des centaines de personnes dormir dehors et qu’un bébé avait trouvé la mort.

Or, même si les circonstances exactes de ce tragique évènement n’ont toujours pas été élucidées, le Premier ministre néerlandais avait dénoncé les «scènes honteuses» qui avaient vu le jour dans les centres pour demandeurs d’asile et promis une «solution structurelle».

Si donc, comme l’a annoncé la Commission Electorale, les néerlandais vont devoir se rendre aux urnes au plus tôt à la mi-novembre, que va-t-il se passer entretemps ?

Attendons pour voir…

Étiquettes ,

Related posts

Top