Un programme à la fois ambitieux et réaliste. Le 8e Congrès national du PPS qui se tiendra les 28, 29, 30 mai à Bouznika sera un moment fort pour débattre de la vision et du programme du parti concernant le volet économique. Evidemment, les réflexions seront inscrites dans le cadre du choix idéologique constant du PPS, celui du référentiel socialiste.
Certes, le défi n’est pas aisé, vu les contraintes de l’environnement économique international et leurs impacts sur les pays du Sud dont le Maroc. Ainsi, la plate-forme élaborée par le parti et soumis aux congressistes souligne l’importance du développement des forces productives, et ce par le renforcement des bases matérielles du tissu économique du pays, dont l’objectif ultime est de garantir une croissance économique durable. Evidemment, toute stratégie de développement doit placer l’élément humain au cœur de sa conception. Cela ne peut se réaliser que par une répartition équitable des richesses produites entre couches sociales et les régions du royaume. En fait, le mérite du document économique du PPS, c’est qu’il souligne une question d’une pertinence non négligeable, celle des enseignements qu’on doit tirer de la crise mondiale. En effet, cette crise qui a frappé de plein fouet les marchés financiers des Etats capitalistes a prouvé les limites du modèle néolibéral souvent érigé en tant que voie incontournable pour tout développement économique. Aussi, elle a montré la fragilité des modèles de croissance basés uniquement sur la demande externe, tout en engendrant des effets pervers sur les économies des pays sous-développés. Le cas du Maroc en est la preuve. La plate-forme pour l’actualisation du programme économique du parti soulève plusieurs indicateurs témoignant de la crise qui a touché l’économie marocaine. Notamment par la baisse de la demande extérieure pour les produits marocains, baisse des investissements directs étrangers et diminution des transferts des RME, entre autres.
Et en dépit des mesures prises par le gouvernement pour contrecarrer les effets de la crise, il s’avère que le tissu économique est encore fragile et lié en grande partie à la demande externe et à l’exportation. Cependant, il ne faut point nier et ce, selon les chiffres présentés par le Haut commissariat du plan, les évolutions qu’à connues l’économie marocaine ces dernières années en permettant au royaume de réaliser un PIB (hors l’agriculture) estimé à 5% durant la période 2004-2008, et enregistrer une baisse de chômage . Néanmoins, la raison recommande qu’il faut prendre ces chiffres avec beaucoup de précaution, car ils ne reflètent pas convenablement la réalité sur le terrain. D’où l’obligation d’ouvrir un débat sur le système national d’informations statistiques. Le PPS recommande l’examen des conditions de production d’un tableau de bord fiable et crédible sur l’économie marocaine.
Autre volet important évoqué dans le document de l’actualisation du programme économique, celui relatif aux équilibres macro-économiques. Pour le PPS, le déficit budgétaire et l’endettement ne peuvent se justifier que s’ils contribueront à la promotion de l’investissement productif et à la création d’emplois. Gérer l’économie du pays suivant des logiques uniquement comptables ne participe nullement au développement du pays. En d’autres termes, les équilibres macro-économiques doivent prendre en considération les objectifs sociaux et de développement durable. Quant à la vision du parti sur le secteur privé, le document contient toute une batterie de mesures. Notamment, l’amélioration de l’environnement institutionnel, la réforme du système de formation, la prise en charge des problèmes spécifiques des PME et la conclusion de conventions avec les grands groupes privés. Le secteur privé doit aussi assumer ses responsabilités et contribuer au développement du pays. Comment ? Le PPS propose l’encouragement du concept d’entreprise socialement responsable plaçant le développement des travailleurs au centre de ses objectifs.