La seconde place menant en D1 se jouera entre le CR Al Hoceima deuxième, le CODM de Meknès et l’Union de Mohammedia, troisièmes, ex-aequo.
L’ascension de la JSK Tadla en première division est méritée au vu du parcours honorable que le club tadlaoui a réussi tout au long de la saison. Toujours leader avec 64 points après 34 matches, il distance de sept longueurs le CRA et de dix longueurs les autres poursuivants immédiats, le CODM et l’USM qui ne peuvent plus le rejoindre.
Tout le monde est euphorique à Tadla après cet exploit réussi dans un temps record. Dans une année, la JSKT qui, après de longues saisons en division amateur, a passé seulement une saison en Division 2 pour atteindre la division d’élite.
Le mérite selon son entraîneur, Abdelmalek El Aziz, réside dans le travail sérieux et de longue haleine qui a donné ses fruits grâce aux efforts de toutes les composantes du club, staff technique, joueurs, dirigeants, public et autorités locales.
El Aziz, ancien joueur des FAR, a ajouté qu’il n’y a pas de secret dans cette réussite inédite. Seul un travail responsable et sérieux ainsi que les sacrifices consenties par toute la famille tadlaouie, au Maroc et ailleurs, ont été derrière l’accession à la division supérieure. Cela en dépit de tous les problèmes surtout ceux financiers et infrastructurels dont souffre le club contraint à jouer et s’entraîner, loin de ses bases.
El Aziz, ce technicien qui passe pour le porte parole de la JSKT, a même évoqué les perspectives d’avenir, préparant une équipe capable de tenir bon face aux géants de la première division en ces moments de transition du football marocain au professionnalisme en 2011.
En fait, la JSKT a réalisé ce qu’aucun autre club n’a pu faire. Un grand pas à méditer mais vers quel horizon dans la ville de Tadla qui souffre énormément du manque des infrastructures sportifs adéquates.
La JSKT a réalisé son objectif principal aujourd’hui, la montée qui ne doit certes pas constituer une fin en soi.
Quels seront donc les objectifs de demain du club tadlaoui créé en 1946 ?
Tout d’abord, il doit penser au maintien pour ne pas faire comme la majorité des clubs qui jouent l’ascenseur entre les divisions 1 et 2.
Le maintien et rien que le maintien reste un grand défi pour l’équipe tadlaouie appelée à penser dès aujourd’hui à renforcer son équipe par les éléments clés afin de gérer ses matches sans aucun problème. La JSKT peut s’estimer heureuse de faire partie d’une région riche de jeunes talents et de joueurs évoluant même dans les grands clubs du Maroc.
Une aubaine pour que l’équipe de Tadla puisse faire long feu en division des grands.
Et puis il n’y a pas que le maintien, il y a aussi le manque des infrastructures sportives dont souffre toute la région de Tadla, Oued Zem, Beni Mellal…
Un objectif auquel la JSKT doit sérieusement penser. Car l’équipe tadlaouie n’a pas de terrain praticable et à la hauteur des équipes de la première division nationale. Qu’en sera-t-il lorsqu’elle recevra les grandes équipes comme le WAC, le Raja, le DHJ, le KACM, l’OCK, le MAS, le MAT, les FAR… des équipes qui sont souvent accompagnées par leurs supporters assez nombreux. Ce qui constitue un problème majeur pour l’équipe tadlaouie, problème qu’elle doit régler avant le début de la saison, du moins pour doter la terre battue de la JSKT du gazon synthétique, en attendant la réfection de tout le terrain et son élargissement pour accueillir le plus grand nombre de spectateurs.
Les moyens financiers sont aussi à relever pour cette équipe qui, emble-t-il, n’a que les sacrifices de ses responsables, de ses inconditionnels et des mécènes de la région, sans oublier les Tadlaouis d’Europe, surtout ceux d’Italie qui viennent beaucoup en aide à leur équipe préférée.
Mais est-ce vraiment suffisant ? Absolument pas.
Une équipe de première division ne doit guère tourner dans une telle situation. Elle doit avoir, tout d’abord, son cahier de charges pour tout l’effectif concerné, de l’équipe senior jusqu’aux différentes catégories de jeunes. Un cahier de charge basé sur les propres moyens financiers de l’équipe avec de véritables sponsors, loin du mécénat et autre mendicité.
Voilà ce qui manque réellement à la JSKT, désormais équipe de première division d’élite, à l’aube du professionnalisme au Maroc…
Qu’en pensent les autorités locales, les responsables du football national et ceux de l’équipe de Tadla aussi ?