Saoudi El Amalki
Calcul électoral ou confession explicite du Poucet de cette troïka gouvernementale ? En tout cas, le mea-culpa cinglant du chef du parti de l’Istiqlal au cours du meeting consacré au 81ème anniversaire de présentation du Manifeste de l’indépendance, fut sans appel. Que l’une des constituantes de la coalition qui détient les commandes de la Nation affirme que la « situation économique et sociale est inquiétante », se passe de tout commentaire. Tout en reconnaissant le déficit alarmant du taux de chômage qui atteint 21%, recensé récemment par le HCP, il déplore également la dérive du coût angoissant de vie de la société marocaine. C’est la révélation d’une composante de la majorité et non de l’opposition ! La crise d’incertitude est bel est bien dans nos murs, martèle le secrétaire général de la formation du mouvement national du royaume. D’après lui, cet état désastreux n’a pas cessé de s’aggraver, en dépit des démarches entreprises en direction de l’apaisement de cette dégradation qui mine aussi les classes moyennes, à cause de la flambée des aliments et produits de première nécessité et de l’approfondissement du fossé des écarts sociaux. Face à ces gabegies qui foudroient le pouvoir d’achat et désarçonnent les équilibres sociaux des citoyens, le leader du parti en question reconnaît que le gouvernement n’a pas de panacées pour cette gangrène qui incite à la panne et l’agitation sociale. « L’aveu est la reine des preuves », dit-on dans le jargon pénal. Au fait, le pamphlet sec que le ministre de l’Equipement vient d’infliger à son propre Exécutif n’est autre que réquisitoire, en dénonçant la pénurie criarde des « réponses politiques et culturelles » à tous ces enjeux qui taraudent le pays. « Le témoignage émane de la maison ! », a-t-on l’habitude de dire dans la langue arabe classique, puisqu’on ne peut dissimuler une réalité amère, pour le dirigeant de parti traditionnel dont le « nationalisme » d’antan circule toujours dans les veines. D’autant plus que la situation préoccupante qui exaspère aussi bien des décideurs que l’ensemble de franges sociales véhicule « une atmosphère de désaffection et de méfiance à l’encontre des institutions dont les partis politiques et les élus », conclut le chef de ce parti cher à feu Allal Fassi. Pendant qu’il assène une diatribe cuisante à l’Exécutif, la primature déguste Tagula à l’Amlou et sirote le thé à la menthe, en ce nouvel an amazigh 2975, dans le Souss !!!