Les ennemis de la démocratie

Saoudi El Amalki

Le poète français, Guillaume Apollinaire, avait pondu cet octosyllabe d’une beauté rare, par cette connotation tant pédagogique que moralisatrice, faisant allusion au paon :

En faisant la roue, cet oiseau,

Dont le pennage traîne à terre

Apparaît encore plus beau,

Mais se découvre le derrière.

Cet extrait poétique conviendrait, sans doute, aux actes ostensibles de certains leaders de l’Exécutif qui semblent avoir perdu le Nord, en ce moment pré-électoral. D’une arrogance inouïe, ils ont beau se montrer attendrissants à la misère qui s’abat sur « les pauvres » de la société, ils ne font que révéler leur voracité électoraliste. Ayant peur que la colombe ne la coiffe au poteau, la balance se met à pied d’œuvre, elle aussi, en cette manœuvre immonde. La première en a l’habitude de s’adonner à cet exercice éhonté, depuis des lustres, de par sa nature néolibérale, alors que la seconde, aux antécédents nationalistes, ne se retient guère à en faire autant, à travers même le chef de file, connu pour ses traits dévots et pudiques. L’attitude de ce dernier renvoie aussi à la citation de l’essayiste de l’Hexagone du 16ème siècle, Michel de Montaigne : « Si haut que l’on soit placé, on n’est jamais assis que sur son cul ! ». On ne peut alors que déplorer ce comportement ordurier qui se propage au sein d’une communauté, basé sur l’avilissement de l’espèce humaine, en exploitant son illettrisme et sa pauvreté pour lui soutirer des voix sales. Cette conduite provenant des partis politiques, sensés se consacrer à l’éducation et l’encadrement des populations, incruste des habitudes périlleuses de dépendance et de résignation dans les rapports intercommunautaires d’une même société. Pire encore, cet agissement immoral de la part de ces « avant-gardistes » véreux de la nation ne fait également que pourrir la vie politique et, partant, dépérir les relations humaines pour en découler des sentiments de nihilisme, de désaffection et de désespoir, surtout chez les générations futures qui, en principe, devraient s’armer de confiance et d’engagement. C’est d’autant plus amer que dommageable pour la nation d’émergence qui devra compter sur ces jeunes pour relever les défis de l’avenir, alors que ces « malfrats » des élections ne pensent qu’à briguer un prochain mandat encore plus juteux puisqu’il coïnciderait avec le mondial. Le grand danger sociétal à endiguer réside bien là dans nos murs car il ronge les plus profonds de ses cellules.Notre pays a tous les moyens de s’en sortir, à travers son Institution Royale, son Peuple résilient et dévoué et sa stabilité saine pour contrecarrer les fossoyeurs de sa démocratie fragilisée !

Top