Au Maroc, les grandes entreprises peinent à recruter

Les grandes entreprises au Maroc ont du mal à recruter.Mardi dernier, ONEE, DELL, BMCE Bank, Microsoft, Brink’s… ont passé au peigne fin leurs expériences respectives dans la recherche de profils compétents au Maroc pour maintenir et accroitre leur compétitivité. Et le constat était on ne peut plus prévisible: c’est un véritable casse-tête chinois. Aujourd’hui, les grandes entreprises de la place comptent s’investir davantage pour recruter des employés adaptés à leurs challenges. Mais pourront-elles ou doivent-elles se substituer à l’Etat ? La question a été à l’ordre du jour d’un think tank organisé mardi dernier par le centre d’éducation de l’université AlKhawayn à Casablanca.

Si aujourd’hui les directeurs des ressources humaines des grandes entreprises sont unanimes sur la technicité des employés marocains, c’est au niveau des soft skills et des fondamentaux que le bât blesse.Entre lacune des langues, manque de motivation, problèmes de communication, les défis des entreprises semblent titanesques. Quand certaines sont obligées d’embaucher essentiellement les lauréats des grandes écoles privées, d’autres se tournent carrément vers l’international. Et les lauréats des établissements publics ?Pas toujours au rendez-vous des attentes des grandes compagnies de la place. Aux examens techniques, les ingénieurs marocains se classeraient premiers avec des résultats de 99% suivis par des algériens (97%) et ensuite, les canadiens. Les français seraient hissés en 6eposition, selon Honeywell. Mais en termes de soft skills, les employés marocains auraient encore du chemin à faire. Un constat que les entreprises attribuent non sans surprise à un système éducatif défaillant. Résultat d’un manque de vision en matière d’éducation, souligne pour sa part l’ONEE. L’autre défi résiderait selon les Directeurs des ressources humaines (DRH) dans l’adaptation de l’entreprise marocaine à la nouvelle génération Y branchée aux nouvelles technologiques.

Pour le think tank, l’entreprise ne peut plus regarder de loin les problèmes de formation au Maroc. Une situation qui entraine un manque à gagner non seulement pour les entreprises mais impacte l’économie nationale. «L’entreprise ne peut par contre pas se substituer à l’Etat, car elle n’a pas les moyens de revenir sur les fondamentaux censés être acquis dès le bas âge». Aujourd’hui, l’entreprise et l’Etat doivent œuvrer ensemble dans le cadre d’une démarche intégrée pour rehausser le niveau des étudiants et des employés.

A rappeler que les recommendations arrêtées par le think tank seront présentées dans un livre blanc à l’adresse des autorités étatiques, la prochaine rencontre du think tankétant prévue au mois de mars.

Danielle Engolo

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