L’enjeu de l’amazighité
Cela n’a pas été facile ! Il a fallu des années et des années de labeur pour que la question de l’amazighité sorte du goulot d’étranglement. Des contraintes et surtout des résistances se sont dressées sur son chemin, au point d’accuser des retards voire des tergiversations, par-ci, par-là, au moment du dénouement salvateur.
L’officialisation concrète de la langue amazighe et les mécanismes d’activation, tels sont les soucis majeurs de l’après-constitutionalité de la langue amazighe. Tout d’abord, il faudra valoriser les positions favorables à l’égard de la question amazighe dont le mouvement progressiste a été, pendant longtemps, un fervent défenseur, depuis les années cinquante. L’amazighité est partie intégrante de l’identité nationale. Dans le même contexte, il convient de mettre l’accent sur la relation dialectique historique qui émaille la notion de la croissance en corrélation avec les fondements de la démocratie, du progrès et de la justice sociale. La constitutionnalisation de tamazight représente donc, l’aspect saillant du retour à la dignité nationale. D’autre part, l’officialisation de tamazight dans la Constitution marocaine est un fait démocratique qui renforce l’idée de la réconciliation en lieu et place de la culture du pays du «Makhzen», axée sur la soumission et la résignation, depuis le début du siècle révolu, comme étant une fatalité. Cette constitutionnalité n’est guère un fait fortuit ou anodin, mais une assise fondamentale qui promet un horizon révélateur. Les droits humains renferment tous les volets, y compris ceux ayant trait à la langue et à la culture dans laquelle l’amazighité représente l’épine dorsale. Il importe dans cette dynamique qui ne cesse de s’accroître, de souligner que la concrétisation de la langue amazighe devra se faire dans l’assiduité, mais également dans la sérénité.
Il est vrai que notre pays a franchi des étapes colossales dans ce sens, en termes d’officialisation de la langue amazighe. On retiendra, à ce propos, l’effort considérable déployé dans le domaine de l’éducation et de la formation, ainsi que la communication, à travers la scolarisation et la médiatisation. Cependant, il va falloir redoubler d’efforts dans le même sillage afin de mettre en place les outils juridiques pour une réelle et meilleure officialisation. En effet, on constatera, non sans amertume, que de grosses lacunes sont enregistrées à ce niveau. Il est bien vrai que la problématique d’intégration de la langue amazighe dans la vie courante nécessite aussi bien du temps que des ressources tant matérielles qu’humaines, en termes de cadres et de formateurs. Cependant, il va sans dire que la cadence de rectification n’est pas aussi satisfaisante qu’on s’y attend. Il va donc falloir s’atteler encore davantage à cette besogne, dans cette dernière ligne droite de l’actuel mandat.
Saoudi El Amalki
Gar azemz
Nourdine Baoudra
Daw usidd n wayyur,
Abrid aberkan,
Igidu awragh,
Ifesti irezzan iselli,
Tawada nnek.
Da netteddu,
Anzar ur illi,
Aman drusen,
Igli ur t-nezri…