Le 8 mars refait surface. Toute la communauté universelle en fait une journée entièrement consacrée à la femme. A son instar, le Maroc parle femme, pense femme et promet femme. Le concept femme est en vogue, ces temps-ci. Tous les vocables les plus élogieux sont ainsi ressortis des tiroirs pour agrémenter ce moment de liesse féminine. Cet événement se déroule dans divers espaces de la société, à travers rencontres, échanges et hommages, durant plus de deux semaines et puis après, la vie reprend son cours naturel.
Pourquoi donc ce «tumulte» éphémère qui revêt plutôt un caractère foncièrement festif et jovial ?
Certes, la femme a grandement besoin d’être fêtée, célébrée et glorifiée, ne serait-ce que pour quelques jours pendant lesquels tout le monde prête intérêt. On l’encense, la magnifie et la complimente pour les sacrifices qu’elle déploie, toute l’année avec abnégation, dans le ménage, l’officine et le pâturage. Cependant, au-delà de cette reconnaissance exaltée dont on ne saurait nullement occulter le mérite, il est question également d’évaluer le degré de l’importance conférée à sa cause, en termes de ses droits pluriels, au sein d’une ambiance globale encore entachée de réflexes du «patriarcat».
C’est à ce niveau que la femme est censée être considérée, en vue de relever son registre, dans le sillage de la réforme sociétale qui s’opère, tambours battants, dans notre pays, depuis quelques temps. A cet égard, on ne peut guère passer sous silence les avancées notoires dont la femme a fait l’objet, par le truchement de l’instauration de nombre de mesures allant, dans le sens de la réhabilitation de son statut, à plus d’un titre.
Le long processus de l’égalité et de la parité que brandit vivement notre nation émergente, était, en fait, entamé, il y a bien longtemps, dans le contexte du combat globalisant du mouvement national contre la réaction et le despotisme, ne fait aujourd’hui que glaner certains fruits dans le sens de l’affranchissement de la situation féminine, au même titre que les grandes questions de la démocratie, de la modernité et du progrès, dans notre pays. Toutefois, il convient de déplorer pareillement le non implication d’une multitude d’engagements ratifiant les droits légitimes de la femme, encore évoluant sous le joug des asservissements criards.
Le droit institutionnel auquel aspire la femme, après toutes ces luttes historiques, par le biais des entités politiques progressistes et des mouvements féminins de la société civile, n’est, nonobstant, salutaire que si il est aussi accompagné d’une focalisation citoyenne sur ses droits économique, social et culturel. On ne peut concevoir une réelle libération de la femme sans proscrire les actes de violence et d’oppression dont elle est constamment victime et sans combler ses doléances d’existence les plus rudimentaires, en particulier dans les contrées reculées et enclavées.
En attendant, on dira, une fois n’est pas coutume, bon vent ma chère, là où tu te trouves, en ville comme à la campagne!