Quelle image donne-t-on au peuple et à l’étranger, du champ partisan national, depuis déjà quelques temps? Suite aux dernières agitations qui branlent certaines formations politiques, le sentiment d’inquiétude monte d’un cran. Pitoyable! Afférant! C’est le moins qu’on puisse dire, face à ce constat bas, aussi bas que des signes de viletés qui taraudent les entités les plus primitives des républiques bananières!
Sans trop s’immiscer dans les rouages internes du paysage partisan du pays, on ne saurait demeurer insensible aux frictions gravissimes qui ont secoué dernièrement deux ténors du mouvement national. Déplorable d’en arriver là, au moment où, il n’y a pas longtemps, on se targuait, à leur niveau, de prétendre être un modèle de démocratie interne et de fustiger autrui de tous les maux du monde.
Devant ces pratiques malsaines qui affectent les tout «Grands» de l’échiquier politique national, longtemps positionnés à l’avant-garde de la paysannerie marocaine sur laquelle repose le pari institutionnel national, il serait pratiquement illusoire de mettre un terme, dans les conditions actuelles, aux offensives effrénées du monopole et de la dépravation qui infestent la vie sociétale, en mal de confiance et de crédibilité à l’égard des partis.
L’effritement désolant qui ne cesse guère de frapper à coups de massue, les traditions historiques du parcours politique national, est en passe de retarder encore davantage la volonté de resserrer les rangs du camp démocratique et progressiste, au profit des facettes plurielles du Makhzen. On ne peut donc se leurrer ni se lamenter si les efforts de construire des fondements de l’institution partisane, forte et autonome, à commencer par les socles de l’histoire partisane marocaine, tournent aujourd’hui, au vinaigre.
Il n’y a malheureusement, pas beaucoup d’explications à cette regrettable dérive que d’en dénicher les raisons dans les propres conduites entachées d’égo, de zèle et de caprice de certains présumés «leaders», à l’instant même où le Makhzen, dans sa diversité, en profite pour gagner du terrain, par le biais de ses acolytes, à l’affût de tout recul offert. Il n’y a, non plus, aucune issue de faire face à cet assaut dévastateur que de se ressaisir à nouveau, par le truchement de l’assainissement et de la fortification de l’outil partisan par les démocrates respectifs afin de renforcer et unifier leurs escadrons. Car seuls les démocrates, les vrais, sont en mesure de lever les asservissements et relever les défis de la patrie et les attentes du peuple.