Les serviteurs de l’Etat !

L’affaire de l’affectation des lopins fonciers à des «grosses têtes» pour des montants dérisoires suscite de fortes réactions d’exaspération. Non seulement cette conduite illicite s’inscrit dans la lignée de la rente qui ne cesse de gangrener dans notre pays, mais, pis encore, elle est bassement «raisonnée» par ceux qui sont censés répliquer fermement à ces complaisances.

Comment peut-on servir l’Etat si on n’hésite pas de daigner de s’en servir, avec la bénédiction criarde des présumés «protecteurs» des deniers publics ? Un camouflet des plus cinglants qui ne cesse d’asséner des coups cuisants à notre projet d’Etat de Droit et d’Institutions. C’est là le plus gros canular que notre nation émergente traîne à mort, depuis des lustres !

Le Maroc à double facette, dirait l’autre !

Au moment où les réformes vont bon train, dans tous les sens, on continue à hypothéquer tout cet effort phénoménal, par des conduites attentatoires à la dignité des souches déshéritées. De quelle manière saura-t-on «argumenter» le fait que le même lot de terrain est attribué à 350 dhs le m2, en faveur d’un « bonnet » de l’Etat et à plus de 8000 dhs au «petit» peuple ?

La justice sociale et l’égalité des chances sont renvoyées aux calendes grecques, face à de tels agissements ségrégatifs. C’est là où le bas blesse dans un pays qui renferme, en revanche, toutes les conditions de décollage, dans la transparence et le respect des lois en vigueur. Ces mêmes comportements ignobles ne font, en effet, que menacer la stabilité et retarder l’expansion escomptée.

Notre pays n’a pas d’autres issues d’accéder réellement dans la cour des grands que de combattre, avec détermination et audace, toutes les formes de la dépravation, de la tyrannie et de l’hégémonie qui rongent les milieux aussi bien éclectique que populaire. Il ne fait pas de doute que si on continue à pourvoir ces manies destructrices, dans la complicité et l’impunité, on finira par déstabiliser la Nation.

La fortification du front interne et la démocratisation des Institutions dont on n’arrête pas de mettre en avant, dans le discours officiel, passe inéluctablement par l’abolition des vices du favoritisme et du clientélisme, au sein des «barons» qui se croient au-dessus de la loi, en flagrante caution des hautes sphères. L’injustice qui se répand, sans aucune riposte, attise les tensions !

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