La désunion arabe !

Comment Nouakchott peut-elle raccommoder les divisions arabes, alors qu’elle-même,sème les inimitiés envers notamment, son voisin le plus proche ?Magnétisés par ses tuteurs, experts en hostilité primitive, elle entame son animosité par l’amputation de la carte géographique marocaine, dans les esplanades et les espaces clos. Histoire d’intimider vainement le pays qui vient de branler Kigali, par cette lettre royale époustouflante dont l’effet se répercute sciemment sur nombre de pays africains.

Pris de panique face aux désistements en vrac des chefs d’Etats, le pays organisateur du sommet de la ligue arabe s’en prend ignoblement à son vis-à-vis, en proférant des allégations fallacieuses à son égard. En effet, il ne trouva d’autres alibis à ces reculs massifs que d’accuser le Maroc d’instigateur à la «restriction». A l’instar de son homologue africaine, l’instance de l’union arabe est au pied du mur ! L’unicité et la communion, clef de voûte des deux structures fédératrices, semblent faire défaut, depuis des lustres.

Et quand le souverain s’adresse à l’institution arabe, appelant à la corporation et récusant la dichotomie, il met en avant les vertus du resserrement des rangs pour affronter les réels grands enjeux actuels que sont la misère, l’illettrisme, l’oppression, la dérive…En fait, le fractionnement, attisé par les agissements hégémoniques, ne fait qu’aggraver cette situation chaotique et intensifier les convoitises néocoloniales et impérialistes. Les crises qui prévalent en Palestine, en Syrie, en Lybie, en Iraq, au Yémen…ne tolèrent guère des déchirements fratricides et profitent au schisme morbide.

De surcroît, cette désunion générale qui s’amplifie davantage s’attaque pareillement aux entités régionales, en particulier l’union maghrébine dont les composantes se désagrègent de plus en plus, à cause du monopole égocentrique dont fait montre la junte algérienne, en adoptant une voracité obstinée au point de piétiner la légitimité criante et l’histoire commune. Devant de telles réalités amères qui tirent «l’union arabe» vers le bas, par le truchement des instincts surannés, le développement et la prospérité des peuples correspondants subissent des coups fatals.

Du coup, face à ces dispersions qui gangrènent et enclenchent des vagues de maux meurtriers, entachés d’instabilité et d’insécurité, car là pousse la dislocation, fleurit le terrorisme et le trafic, la ligue arabe parait dans l’incapacité de faire régner la paix dans des espaces où la démocratie n’est qu’un concept vain. La démocratisation des institutions nationales demeure une condition sine qua none de dépasser les décompositions actuelles et embrasser des lendemains meilleurs. Le Maroc en fait une parfaite démonstration, mais l’entourage ne gratte point les mêmes cordes…

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