Décidément, le camp des lutteurs contre le «contrôle» politique que mène, sans scrupule, le «nouveau venu» de la scène partisane, ne fait que se renforcer, ces derniers temps.
De nouvelles voix d’indignation s’élèvent, haut et fort, contre cette hégémonie malsaine qui altère l’action politique dont la nation a grand besoin pour rehausser l’apport institutionnel et impulser la cadence des réformes. Il est fort évident que le récent discours Royal est bien parti pour réitérer de plus belle la nécessité de moraliser la vie politique et de libérer l’émulation électorale du joug de la dépravation assassine.
Cette nocivité, de plus en plus apparente, est en passe de susciter l’écœurement et le refus dans le camp du mouvement national, en particulier. C’est ainsi que l’une des composantes de cette entité partisane traditionnelle, en l’occurrence l’Istiqlal, n’hésite guère, depuis un certain moment, de fustiger ce comportement néfaste. La dernière déclaration en date n’est autre que celle proférée récemment, par son leader dans les colonnes d’un journal arabophone. En effet, le patron du parti cher à feu Allal Fassi n’a pas du tout mâcher ses mots pour marteler la conduite hégémonique de son «ancien» allié de l’opposition, tout en avouant, quoique tacitement, son faux pas d’avoir déserté l’exécutif, à mi-chemin.
Ce retour à la raison d’un grand parti influent du champ politique national, est d’autant plus réjouissant qu’il se met en barricade contre les assauts meurtriers de la «maitrise» de l’action politique marocaine par celui qui croit toujours en détenir les rênes. Désormais, on pourra compter sur pas moins de trois partis qui se révoltent énergiquement contre cette attitude condamnable, à savoir le PPS, le PJD et, dernièrement, le PI, en attendant que d’autres se manifestent, dans le même sens.
Ce front de rejet de monopole politique, qui ne cesse de s’amplifier, à la veille des prochaines échéances électorales, est de nature à donner à la pratique partisane marocaine davantage d’autonomie et d’imagination. D’autre part, cet antagonisme distinct qui s’apprête clairement à se dessiner, à travers cette nouvelle démarcation istiqlalienne, donne, sans doute, lieu à une architecture politique neuve où les forces démocratiques du pays seront certainement en mesure de prendre le dessus sur toute tentative de «rapetisser» et «avilir» les formations partisanes, de manière à les manier comme de la «pâte à modeler», en fonction des circonstances survenues.
On ne cessera pas de répéter, en fait, que la tonification des Institutions et l’optimisation de leur fonction passent, avant tout, par la fortification des structures partisanes, imbues d’indépendance et de force de manœuvre.