Tout en soulignant que la mise en place d’un comité de veille stratégique a été d’une importance cruciale. Par la mise en place d’un tel organe, l’Etat avait pour objectif d’éviter le pire et d’être en écoute permanente de l’environnement économique.
Al-Bayane : Comment l’économie marocaine a pu résister à la crise mondiale ?
Disons plutôt que l’économie marocaine a été touchée par la crise mondiale. Il s’agit là d’un fait indéniable. On peut résumer cela en quatre principaux axes : d’abord, les échanges commerciaux extérieurs qui ont enregistré un déséquilibre au niveau de la balance commerciale. Le deuxième axe porte sur l’activité touristique. En dépit d’une augmentation des nombres de touristes, les recettes ont diminué. En troisième lieu, il s’agit en l’occurrence de la baisse des transferts des résidents à l’étranger. Le quatrième axe concerne un repli relativement important en matière des investissements extérieurs. Cependant, une certaine reprise a été enregistrée à la fin de 2009 et au début 2010, selon les chiffres publiés par le gouvernement. Mais il est à préciser que ces performances ont été réalisées grâce à la récolte céréalière et aux investissements publics.
Quelles sont les mesures qui ont été adoptées par l’Etat pour lutter contre les effets de la crise ?
Le gouvernement a procédé à l’adoption d’une batterie de mesures pour lutter contre les effets de la crise. Et ce, d’abord, en s’attaquant aux secteurs touchés de plein fouet par la crise, notamment les industries d’équipements et le textile, entre autres. Je souligne en outre que la mise en place d’un comité de veille stratégique a été d’une importance cruciale. Par la mise en place d’un tel organe l’Etat avait pour objectif d’éviter le pire, et d’être en écoute permanente de l’environnement économique.
Il est aussi à souligner que l’Etat marocain a mobilisé des fonds de soutien pour les PME dans le dessein de protéger l’emploi. Ceci dit, l’Etat a veillé au paiement de la cotisation de la part patronale au profit de la CNSS. Soulignons que le gouvernement marocain a adopté en outre des mesures pour l’amélioration de la trésorerie des entreprises en difficultés, et ce en renforçant les garanties de l’Etat pour le financement des besoins en fonds de roulement d’une part, et par un moratoire des remboursements de crédits à moyen et long terme, d’autre part.
Qui plus est, l’Etat a soutenu les entreprises, en les aidant à la prospection de nouveaux marchés. Pour leur part, les MRE ont bénéficié des mesures de promotion de l’investissement. Cependant, les résultats restent relativement limités.
Selon vous, quelles sont les perspectives de l’économie marocaine en 2010 ?
En fait, on peut espérer une reprise avec l’augmentation des exportations du phosphate et de l’afflux touristique. Or, Cela dépend d’un autre indicateur, celui concernant l’agriculture. Avec les dernières intempéries, on n’est pas sûr si l’économie marocaine connaîtra une évolution ou non. Je précise que l’amélioration des indicateurs économiques est tributaire de l’extérieur. A mon avis, la reprise réelle n’aura lieu qu’en 2011 ou 2012.