Ah, le bon vieux temps!

Les profondes vertus humaines tendent à s’effriter et disparaître, non seulement dans les milieux urbains où les affres de la vie quotidienne ternissent les cœurs, mais également dans le monde rural, abattu par l’austérité de la nature. Elle est bien révolue l’époque au sein de laquelle, les demeures citadines étaient avenantes, à longueur de journée, les Touiza animaient, dans la liesse, les champs des grands labours, les esprits grégaires de haute mansuétude qui habitaient les individus de quelque registre qu’ils soient…Qu’en est-il de toutes ses valeurs  grivoises?

Pas grand-chose, malheureusement! On a plutôt tendance à éclabousser toute une nomenclature de bienséances qui faisaient notre singularité séculaire. Le bon voisinage n’est plus qu’un vain mot aux vingt maux qui finissent dans la hue guerre. La pureté de l’âme est souvent synonyme d’ignominie dans les rapports les plus étroits. La fraude, le mensonge, la triche, la  haine…, autant de grabuges qui prennent place et font légion, dans une société conquise par la médisance et la duperie. Dans tel ou tel douar, frappé par le dénuement et la disette, on ne parvient même pas à s’approprier l’école de nos enfants, berceau de sciences et de connaissance, comme on faisait, jadis,  au niveau du M’sid, havre de culte et de culture.

Bien au contraire, dans les patelins les plus reculés, nos écoles, déjà décimées par la pénurie et la précarité, font l’objet de vandalisme abject des délinquants du terroir, car on ne leur a plus inculqué les rudiments du civisme, de l’appartenance et du respect, dès leur bas âge, tel qu’ils ont été amoureusement  psalmodiés» dans les contes vertueuses de nos grand-mères. Les déficiences relationnelles sont d’autant plus saillantes dans la rue qu’elles génèrent des manies bien étrangères à notre quotidien ancestral. Qui a-t-il de changé pour que la société en soit terriblement affectée ?

Il est bien évident que la course effrénée que mène l’homme pour le bien-être de son existence, a sans nul doute perturbé

Sont train-train de vie et dénaturé, à coup sûr, son relationnel avec son vis-à-vis. Le bonheur des individus, autrefois solidaires et rassemblés, semble être gâché par la science, à mesure qu’on avance dans le processus de l’expansion. Le penseur naturaliste, Emile Zola avait dit un jour à ce propos : «La science a-t-elle promis le bonheur ? Je ne le crois pas. Elle a promis la vérité, et la question est de savoir si l’on fera jamais du bonheur avec de la vérité. On ne saurait aller trop loin dans la connaissance de l’homme. Je crois bien que l’avenir de l’humanité est dans le progrès de la raison par la science !».

Il est donc bien clair que la science, telle qu’elle est généralement en usage, n’est pas toujours rassurante en matière de bien-être. Le progrès s’avère impératif dans le processus accéléré des mutations profondes que connaît l’humanité dans sa globalité. Cependant, il serait encore plus vital de garder ses valeurs dans leur spontanéité innée.

Saoudi El Amalki

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