L’attachement des populations rurales à la consolidation du processus démocratique est indéniable. Il est basé sur leur vie au quotidien, ses contraintes et ses ambitions. La récurrence aidant, ces compatriotes attachés à leur terre et la travaillant, se sont aperçus que le processus électoral pouvait servir au développement de leur contrée et au changement de leur situation.
«Mobilisez-vous pour nous, nous mobiliserions pour vous» résume les différentes expressions utilisées pour faire part des attentes de cette population créatrice de richesse mais qui reste dans sa majorité dans le besoin.
Tout d’abord une revendication de l’Etat de droit dans le jeu démocratique. Ils sont abasourdis nos paysans quand des jugements définitifs sont prononcés conformément à la loi électorale en vigueur et que certains arrivent à les contourner comme si de rien n’était. Il fut un temps où cela se comprenait comme un signe de force et une marque de puissance. Cela ne fait plus de doute que c’est plutôt du brigandage qui porte tort à l’autorité et met en doute la sincérité de l’ensemble du processus.
La représentation électorale est une mission pour servir la population et non pas pour servir son atavisme dégénéré à accumuler les biens immobiliers, à amasser «l’or et l’argent» par tout moyen et surtout dans le noir. Une bonne partie de cette rapine est destinée à corrompre les âmes pour s’assurer de la continuité d’un enrichissement illicite et illégitime. Il est certain qu’un jour la justice se prononcera et que la vérité éclatera. Dans cette bataille, la mobilisation populaire ne peut que vaincre les corrompus. Le rôle des progressistes et des démocrates est de contribuer au nettoyage de cette écurie aux odeurs nauséabondes. Le plus vite sera le mieux.
Dans la même contrée, le bon sens paysan ne comprend pas pourquoi un débit de boissons alcoolisées est imposé en rase campagne sans autorisation ni pour la construction du bâtiment ni pour la vente des produits. Une initiative antinationale et anti développement humain! Si au moins il y avait des touristes venus retrouver la trace de l’alose que leurs ancêtres recevaient comme cadeau, ou comme redevance, des riverains de l’Oum Errbia si proche. Aucune doléance auprès des responsables n’a pu être suivie d’effets.Dans l’attente, la criminalité augmente.
Ce même bon sens terrien souffre des allers retours nécessaires pour construire un logement ou l’agrandir sur la terre de ses aïeux. Au moment où des villas de riches s’implantent dans un clin d’œil, les pauvres hères sont désespérés par le coût et la paperasse réclamée pour avoir un toit pour protéger son intimité et celle des siens. Ruraux ils sont, banlieusards ils resteront! Sur leur terre! L’habitat rural doit être encouragé, dans les normes mais sans tracas administratifs et dépenses onéreuses.C’est la démocratie et le développement humain qui le veulent.
Encore que les douars puissent communiquer, se désenclaver. Mais qu’une route ancestrale du domaine public, cartographiée et reconnue depuis les années vingt du siècle dernier, soit labourée par un riverain pour empêcher son aménagement programmé par les services gouvernementaux concernés! Inacceptable! Cela concerne un chemin devant relier les douars des Braber en amont à la route entre Bir Jdid et Ouled Abbou.
La marginalisation dont souffrent les douars dans la commune rurale des Ouled Rahmoun interfère avec leurs besoins en santé, en eau potable en établissements scolaires équipés convenablement. Pour ces paysans, la démocratie ne peut se limiter à son expression électorale sans qu’elle soit liée au développement du pays et au bienêtre des personnes.
A entendre ces voix jeunes, enthousiastes, volontaires et engagées, le rôle des partis politiques dans l’encadrement de la population et la consolidation du processus démocratique dans notre pays paraît évident. Il reste toutes ses interventions qui ne cessent de se poser des questions sur l’utilité des partis politiques, celle des parlementaires, celle des ministres et autres rengaines qui s’amplifient à l’approche d’échéances électorales décisives. Les détracteurs du processus démocratique sont à l’affût de toute polémique pour distiller leur venin antinational et anti développement humain. Le seul antidote à leur égard reste dans la mise en œuvre de cette exhortation, «Mobilisez-vous pour nous, nous mobiliserions pour vous». Nos paysans et nos citadins sont habitués quand une caravane passe, les chiens aboient!
par Mustapha Labraimi