En attendant la réforme réclamée de toute part du système de l’enseignement, pour en faire un secteur de qualité, cohérent et performant, il est scandaleux de voir des établissements privés recourir à la solution de facilité d’embaucher des jeunes diplômés sans qualification aucune pour apprendre sur le tas les secrets du métier au détriment de la qualité du secteur et du niveau des enfants scolarisés dans ces établissements, a affirmé le député Jamal Karimi Benchekroun, membre du Groupement parlementaire du progrès et du socialisme à la Chambre des représentants.
Réagissant lundi dernier aux réponses données au cours de la séance parlementaire des questions orales portant sur les dysfonctionnements de nombre d’établissements d’enseignement privé, le député a attiré l’attention sur le danger que représente cette solution de facilité d’embaucher des jeunes titulaires d’une licence, qui n’ont bénéficié d’aucune formation pour enseigner telle ou telle matière dont ils ignorent les fondements.
Le secteur d’enseignement privé est appelé à assumer pleinement ses responsabilités en tant que partenaire du secteur public dans la formation des générations et des diplômés dont le pays a besoin pour se développer, a-t-il dit, tout en soulignant la nécessité pour l’enseignement privé d’être un secteur citoyen créateur d’emplois et capable de prendre en charge la formation des ressources humaines dont il a besoin.
Les établissements d’enseignement privé doivent également cesser de ne compter que sur les enseignants du secteur public, a-t-il dit, invitant le secteur privé à participer de manière responsable en tant que partenaire aux efforts de redressement global du secteur dans son ensemble.
Dans sa réponse, le secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Khalid Samadi, a indiqué que les lauréats des centres régionaux des métiers de l’éducation et de la formation sont destinés à servir aussi bien dans les établissements du secteur public que privé. Pour ce qui est du statut des employés du secteur privé, il est régi par le code de travail, a-t-il affirmé, ajoutant que le gouvernement avait lancé en 2013 un programme de formation de 10.000 cadres pédagogiques, qui a permis de satisfaire une grande partie des demandes d’emploi dans les secteurs public et privé d’enseignement.
Selon le secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, la loi-cadre devant être débattue prochainement par le parlement, va permettre à l’école privée de bien jouer son rôle en respectant le cahier des charges, étant donné que le texte prévoit des mesures précises pour la restructuration de l’enseignement privé.
M’Barek Tafsi