Le duel Maroc-Cap Vert a tenu ses promesses pour les Lions de l’Atlas qualifiés en phase finale de la CAN 2017 avant terme. Le Onze national fort de ses deux premières victoires au détriment de la Libye (1-0) et du Sao Tome (3-0), venait de remporter sa double confrontation contre son homologue capverdienne (1-0) en aller à Paria et (2-0) au retour à Marrakech.
C’est quelque chose de bien de réaliser 7 buts en 4 matches dont les 3 dernières réalisations réussies par Youssef El Arabi. Ne serait-ce que pour rendre confiance à l’équipe nationale, qui ne gagnait que difficilement en compagnie du coach partant, Baddou Zaki, et qui aujourd’hui est en train de retrouver son rythme de croisière, petit à petit, avec la venue du nouvel sélectionneur, le Français Hervé Renard. Techniquement, on n’a certes pas vu grande chose mais tactiquement, les combinaisons de jeu ont changé surtout du côté combativité, jeu collectif et rage de vaincre. Renard a, parait-il, réussi à inculquer aux Lions la définition de tels matches des éliminatoires qui ne sont pas à jouer mais surtout à gagner. C’est ce qu’on a réellement vu au sein d’une nouvelle-ancienne formation qui veut tourner la page et effacer la mauvaise image d’hier vers une nouvelle ère et de lendemains meilleurs.
Encore une fois, l’homme du match était l’état d’esprit collectif de toute une équipe. Mais comme lors du premier match à l’extérieur où on a parlé de Sofiane Boufal, le plus jeune joueur de 23 ans, qui a opté pour le Maroc au lieu de la France et qui venait de jouer pour la première fois au sein de l’équipe nationale suite aux conseils de Renard, son ancien entraîneur à Lille, aujourd’hui on va citer le nom le nom d’autre footballeur marocain d’Europe qui a marqué la seconde partie à Marrakech. En attendant de revenir sur les portraits de Youssef El Arabi du FC Grenade, buteur maison du Onze national, du jeune capitaine, Marouane Da Costa de l’Olympiacos qui a bien remplacé Benatia du Bayern, absent sur terrain pour cause de blessure mais présent avec son cœur et son esprit ou d’autres joueurs qui sont nombreux ayant le mérite d’être mentionner, on va zoomer aujourd’hui sur M’Barek Boussoufa le plus ancien footballeur des Lions de l’Atlas. Boussoufa, le revenant, a joué les 2 matches contre le Cap Vert. Son expérience et sa « Baraka » étaient pour beaucoup dans la double victoire contre l’équipe capverdienne, première nation en Afrique au classement mondial de la FIFA, devant la Côte d’Ivoire championne de la CAN 2015 sous la houlette d’Hervé Renard qui avait également remporté son premier titre de la CAN avec la Zambie en 2012…
Boussoufa qui a donc le charisme de mener ses coéquipiers des Lions de l’Atlas, est fort d’une longue carrière en Europe. Né le 15 août 1984 à Amsterdam, Boussoufa ce milieu de terrain offensif efficace a fait ses débuts en Belgique chez l’équipe de La Gantoise où il a évolué en équipe première pendant 3 saisons, de 2004 à 2007. Puis, il allait porter le maillot du RSC Anderlecht pendant 5 saison (2007-2011) avant de passer en Russie où il a joué à Anji Makhatchkala également pour 3 saisons (2011-2014) et Locomotive Moscou 2 saisons (2014-2015).
A l’aube de la saison 2016, Boussoufa est revenu en Belgique chez l’équipe mère, La Gantoise, dans l’espoir de continuer sur sa lancée sur cette terre des Pays-Bas. Car c’est là où Boussoufa avait brillé par ses nombreux titres remportés depuis 2006, Championnats, Coupes et Supercoupe de Belgique avec surtout La Gantoise et Anderlecht avant de clore en 2015 avec une Coupe de Russie en compagnie de Locomotive Moscou. Cela sans oublier d’autres trophées tel le Soulier d’or belge à doubles reprises (2006 et 2011) ainsi que d’autres distinctions personnelles de Jeune Pro de l’année (3 fois), Soulier d’ébène belge (3 fois), Trophée du 12e homme (1 fois), Meilleur buteur du RSC Anderlecht avec 11 réalisations en 2009…
En équipe nationale, Boussoufa avait côtoyé plusieurs générations dirigées par différents entraîneurs jusqu’à aujourd’hui, même s’il a eu quelques problèmes avec Baddou Zaki, l’ancien coach. Renard a donc vu juste de le rescaper dans son giron, il a fait confiance à cet ancien Lion qui a fait ses débuts avec l’équipe du Maroc en mai 2006. Pourtant, il aurait pu jouer pour la sélection néerlandaise mais il a choisi le Maroc avec lequel il a joué son premier match amical contre les États-Unis le 23 mai 2006. Depuis lors et jusqu’à maintenant, il a eu le mérite de se qualifier avec le Onze national à quatre reprises en Coupe d’Afrique des Nations. S’il a raté la première CAN 2006 en Egypte pour cause de blessure, il allait jouer les deux autres CAN en 2008 au Ghana et en 2012, l’édition co-organisée par le Gabon et la Guinée Equatoriale. Boussoufa est prêt actuellement de la barre 40 de joueur en sélection et une dizaine de buts en attendant de faire mieux lors prochains matches surtout en CAN 2017 où il sera l’un des Lions sur lesquels les Marocains peuvent compter dans l’espoir de remporter un titre qui nous fait défaut depuis la première et dernière CAN réussie en Ethiopie en 1976.
Souhaitons bonne chance aux Lions et leur meneur, Boussoufa, un natif de Guelmim, fier de sa région sahraouie, de sa famille, et qui pense toujours y retourner un jour pour s’y installer définitivement, bien que son père avait quitté la région à son jeune âge de 20 ans. Si Boussoufa est né à Amsterdam où il a passé son enfance et son adolescence, il ne reniera jamais son pays, le Maroc, qu’il adore et où il passe toujours ses vacances, il compte faire de la prochaine CAN gabonaise la meilleure de sa carrière.
Rachid Lebchir