Le cinéma, cet art majestueux aux milles effets magiques

Avec cette 4ème édition, l’association L’initiative culturelle persiste et signe pour pérenniser sans relâche, au grand bonheur des fans du cinéma d’ici et d’ailleurs, ce magnifique festival gadiri dédié au septième art et la migration, thème d’une brulante actualité. Après la Côte d’Ivoire, l’an passé, c’est le Cameroun qui récupère le témoin de la dédicace africaine. L’histoire de rendre un vibrant hommage à l’effort que déploie la négritude, concept cher au regretté Léopold Sédar Senghor, mais également de mettre son jalon à l’édifice de l’africanité que ne cesse de défendre et de promouvoir S.M le Roi Mohammed VI.

Le cinéma qui planche sur question migratoire est donc de retour, avec sa magie, sa volupté et surtout sa capacité mobilisatrice aux grandes causes qu’interpelle la question migratoire. C’est une belle tradition qui retient l’attention de toute la communauté régionale et nationale, voire universelle durant presque une semaine, au cours de laquelle évolue une panoplie de chefs d’œuvre axés sur le phénomène des migrations. Cette année encore, la fête du grand écran s’est illuminée dans les espaces de la première station balnéaire du royaume, du 14 au 18 novembre, en présence d’une pléiade de femmes et d’hommes du septième art, venus de plusieurs parties du monde. L’association L’initiative culturelle, structure dynamique et fidèle à son engagement, poursuit son bonhomme de chemin, en dépit des contraintes et des manquements en termes de logistiques, avec le soutien du Conseil de la  Communauté Marocaine à l’Etranger (CCME), la collaboration du département chargé des résidents à l’étranger et des affaires migratoires et nombre de partenaires institutionnels et privés. Tout ce beau monde met la main dans la main pour enfanter, dans l’allégresse et l’euphorie, la quatorzième manche du festival Agadir cinéma et migrations.

D’émouvants hommages ont caractérisé cette cérémonie d’ouverture, en particulier celui commémoré en posthume en direction de l’icône du cinéma marocain dont les séries du Ramadan séduisaient les citoyens, en l’occurrence Mustapha Bastaoui, ainsi que l’artiste actrice Sofia Manoucha. Après ces instants de reconnaissance, marqués par des allocutions dont celles du président de l’association organisatrice, Driss Moubarik et du représentant du CCME, Abdelatif Maroufi, au cours desquelles il est question de continuer de concert cette aventure et de favoriser ce thème de choux qui draine de plus en plus des adeptes et des chercheurs de tous bords, le grand public marocain et étranger a eu droit à une multitude de productions récentes à couper le souffle (longs et courts métrages et documentaires) traitant de l’émigration dont plusieurs en avant première au Maroc.

Dans cet éventail de sommités, les organisateurs ont pareillement une pensée de reconnaissance envers des jeunes prodiges qui fraient le chemin de la célébrité. En parallèle de ces projections qui ont attiré de larges foules de plusieurs recoins de la ville, l’animation culturelle, comme à l’accoutumée, est également de mise avec un colloque et des tables rondes, encadrés par des spécialistes nationaux et étrangers, en matière de l’art et de l’émigration. Dans ce sens, il convient de souligner que ces tables rondes qui traitent de la thématique central de la production cinématographique et les marocains du monde ou encore cinéma et territoire : quelles interactions, constitient un espace de réflexion et de partage, loin de toute rigueur académique. C’est l’opportunité pour les intervenants de tous bords, acteurs associatifs, universitaires, professionnels, syndicalistes…de mener un débat serein autour de ces sujets d’actualité. Le réalisateur burkinabé Idrissa Ouedraogo, primé à Cannes et lauréat du festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadagou, a présidé le jury du long métrage, alors que le réalisateur marocain Mostafa Madmoun a présidé le court métrage.

On ne peut que saluer vivement l’association Initiative culturelle d’Agadir, organisatrice de cette manifestation d’envergure, pour sa persévérance constante et son engagement sans limite afin d’instaurer cette belle tradition, en dépit des contraintes d’ordre matériel au niveau des soutiens et techniques en termes de salle de projection. Enfin, le public gadiri, avide de ce genre de manifestations a, sans doute, vécu des moments de haute intensité intimiste avec des vedettes du cinéma marocain invités à ces soirées de ferveur et d’engouement.

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