Coronavirus: course contre la montre mondiale pour échapper au sort de l’Italie

Le monde tente désespérément d’échapper à la tragédie vécue par l’Italie face au coronavirus en renforçant encore lundi les barrages contre la pandémie et en accélérant les recherches pour des traitements ou des vaccins.

Signe de l’ampleur de la prise de conscience planétaire, le Japon envisage désormais, pour la première fois, de reporter les Jeux Olympiques d’été prévus en juillet. L’union sacrée n’a en revanche pas prévalu aux Etats-Unis où démocrates et républicains ont échoué à s’entendre dimanche sur un gigantesque plan de relance économique.

Les marchés boursiers continuent quant à eux leur descente aux enfers en s’enfonçant partout dans le rouge.
Il n’existe actuellement aucun vaccin ou traitement agréé contre le virus, qui a tué à ce jour plus de 14.000 personnes et contaminé plus de 324.000 personnes dans le monde.

Mais les initiatives pour trouver un remède s’accélèrent. Un essai clinique européen a ainsi été lancé dimanche dans au moins sept pays du Vieux continent pour tester quatre traitements expérimentaux contre le coronavirus.
Baptisé « Discovery », il va inclure 3.200 patients, soit bien davantage que les 24 qui ont testé la chloroquine, un antipaludéen potentiellement efficace contre le coronavirus sur lequel le président Donald Trump fonde beaucoup d’espoir.

Alors que les grands groupes pharmaceutiques se sont engagés à fournir un vaccin « partout dans le monde » – mais dans un délai de 12 à 18 mois minimum seulement -, la Chine a entamé de son côté lundi son premier essai clinique pour tester un vaccin.

Tout comme la Russie, qui a annoncé avoir commencé à tester un vaccin sur des animaux. Les premiers résultats seront connus en juin.

Pour prévenir une deuxième vague de contamination à cause de cas « importés » (39 lundi), les passagers des vols internationaux à destination de Pékin devront à compter de lundi effectuer une escale préalable dans une ville chinoise afin d’y subir des examens médicaux.

Hong Kong n’est pas en reste, qui va interdire à tous les non-résidents arrivant par avion de l’étranger d’entrer sur son territoire à partir de mercredi.

Jour après jour, le monde se barricade un peu plus et près d’un milliard de personnes à travers la planète sont désormais assignées à résidence.

Au Royaume-Uni, où le Premier ministre Boris Johnson a mis en garde contre une accélération des contaminations, un projet de loi concernant des pouvoirs extraordinaires pour lutter contre le coronavirus doit être examiné lundi. Idem en France où le gouvernement se prépare à prolonger le confinement de la population au-delà de la date initiale de fin mars.

L’Italie continue à payer le plus lourd tribut, et de loin, avec 5.476 morts au total dont 651 morts en 24 heures selon le dernier bilan disponible dimanche. Une baisse néanmoins par rapport au pic de 793 morts la veille.
Parmi les derniers pays à obliger la population à se calfeutrer: la Grèce (15 morts), en confinement à partir de lundi, mais aussi l’Arabie Saoudite, qui va imposer un couvre-feu nocturne pendant trois semaines, tandis que la Nouvelle-Zélande ordonne à son tour un confinement général. Point commun entre ces deux derniers pays: ils ne recensent aucun décès mais cherchent à se protéger, notamment des cas importés.

Dans le Golfe, les Emirats arabes unis se sont résolus à fermer les « malls », ces luxueux centres commerciaux habituellement très fréquentés par les habitants comme les touristes.

Les Etats-Unis, où 416 personnes ont succombé au Covid-19 et plus de 33.000 été contaminées, se préparent également à une montée en puissance des cas avec la mise en place en urgence d’hôpitaux de campagne d’une capacité totale de 4.000 lits.

Plus d’un tiers des Américains sont sujets à divers degrés de confinement, notamment dans les trois plus grandes villes du pays (New York, Los Angeles, Chicago).

Sur le plan économique, l’échec du vote au Sénat sur le mégaplan de soutien aux entreprises a fait plonger les Bourses asiatiques et européennes, à l’entame d’une nouvelle semaine à haut risque pour les marchés mondiaux.

Le texte des républicains « offre un vaste plan de sauvetage aux entreprises, sans protéger les salariés », a déploré le chef de la minorité démocrate au Sénat Chuck Schumer.

De fait, la fermeture des commerces non-vitaux ainsi que l’arrêt du tourisme jettent des millions de personnes au chômage dans le monde.

En Australie, où le spectre de la Grande dépression des années 1930 est désormais évoqué, d’immenses files de chômeurs se sont formées lundi devant les agences pour l’emploi au premier jour de la fermeture des pubs, casinos et salles de sport.

« Une chose inimaginable il y a seulement quelques semaines », s’est alarmé le Premier ministre Scott Morrison devant le  Parlement.

A Rio de Janeiro, le cri du coeur de Vania Ribeiro, responsable associative dans une favela, illustre la hantise d’une catastrophe sanitaire pour les plus pauvres : « On nous dit qu’il faut se laver les mains sans arrêt, mais comment faire quand l’eau courante est régulièrement coupée? On ne va pas se laver les mains à l’eau minérale tout même! ».

La situation des clandestins aux Etats-Unis, dont beaucoup ont déjà perdu leur travail, n’est guère plus enviable. Car les programmes d’aide sociale mis en place par le gouvernement américain ne s’appliquent pas à eux, pas plus qu’ils ne pourront se soigner faute d’assurance santé.

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