Les émetteurs ne se bousculent plus en dépit de conditions de financement plus avantageuses qu’auparavant. Preuve, l’année 2015 a été marquée par une baisse annuelle de près de 60% des titres de créances négociables à 28,7 milliards de DH. Focus.
En effet, les banques ont émis, en 2015, un montant de 15,5 milliards de DH, en recul de 67% par rapport à une année auparavant. En effet, les banques semblent bouder les certificats de dépôts. D’ailleurs, le Crédit Agricole du Maroc (CAM) et le Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH) ont levé respectivement 1,6 et 1,8 milliards de DH soit un recul de plus de 70% pour chacune des banques. D’autres, à l’instar de la Société Générale, CDG Capital et Crédit du Maroc, n’ont même pas fait appel à ce moyen de financement cette année.
Pour leur part, les émissions de billets de trésorerie ont enregistré une baisse de près de 12% à 9,7 milliards de DH. Ce marché reste animé par les émetteurs historiques dont Maghreb Steel, Alliances Darna, Addoha, Mutandis…Entre les baisses et les hausses, il s’agit donc plus de mises à jour de programmes d’émission antérieurs que de nouvelles émissions sur le marché. A titre d’indication, Addoha par exemple n’a levé, en 2015, que 578 millions de DH contre 1,2 milliards de DH en 2014. Pour la même période de référence, Maghreb Steel s’est financé à hauteur de 6 milliards de DH en hausse de 60%. De plus, deux sociétés, à savoir Label’Vie et Afriquia Gaz, n’ont pas effectué d’opérations pendant cette période.
Les bons des sociétés de financement n’ont pas le vent en poupe non plus. Alors que les sociétés de crédit se sont financées sur ce segment à concurrence de 3,5 milliards de DH en 2015 alors qu’elles ont levé 7,5 milliards de DH en 2014 soit une baisse de plus de 53%. Cette baisse a été tirée notamment par Eqdom qui s’est contenté sur un financement de 860 millions de DH en 2015 contre 2,1 milliards de DH en 2014. Néanmoins, la chute des bons de financements est à relativiser les 7 milliards levés en 2014 étaient en forte augmentation en comparaison avec 2013, année pendant laquelle le niveau des émissions était à peine de 40 millions de DH.
Kaoutar Khennach