«Créer un happening matinal est une exceptionnelle aventure»

Pour offrir aux téléspectateurs chaque matin dès leur réveil des informations, les journalistes se livrent à un travail de longue haleine. Aouzdagh Nisrine, journaliste-animatrice à Médfi1TV, en charge de la matinale, nous rapproche de cet univers, nous raconte son parcours professionnel et nous partage sa passion pour le journalisme.

Al Bayane : Parlez-nous de votre parcours professionnel?

Aouzdagh Nisrine : C’est drôle de devoir répondre aux questions plutôt que de les poser. L’emploi du «Je» ne m’apporte pas aisance, mais une fois n’est pas coutume, je vais me prêter à l’exercice…

Passionnée par la marche du monde, j’ai toujours voulu être journaliste. J’ai intégré l’ISIC, l’Institut Supérieur de l’Information et de la Communication en 2008. Au début, c’était le rêve de la jeune fille qui se réalisait, celui d’être formée pour embrasser une carrière tant voulue et rêvée. Au fil des quatre ans, ma passion devenait de plus en plus grande et avec elle ma curiosité. Pendant les trois premières années, la formation était intensive et riche. En plus des modules principaux à savoir la TV, la radio et la presse écrite, on avait des modules qui portaient sur des thèmes de culture générale.

On avait par un exemple, des cours de droit, d’économie, d’art et d’autres où il était question d’analyser l’actualité et de discuter des grandes questions contemporaines. En quatrième année, on a été amenés à se spécialiser. Sans hésitation aucune, j’ai choisi l’audiovisuel, préparé mon mémoire et entamé mon stage de fin d’études à Radio Aswat.

C’était en 2012 et les souvenirs de mes premiers jours dans cette boite sont toujours vivaces. Fraichement diplômée, j’ai fait preuve de sérieux et de persévérance. Cela m’a valu d’être vite remarquée par mes responsables. J’ai signé donc mon premier contrat et présenté mon tout premier bulletin d’information à 22 ans. L’émotion était grande. En plus de la présentation des bulletins d’information, j’ai fait beaucoup de terrain et couvert  différents évènements nationaux d’envergure. Au bout de deux ans, j’ai fini par mettre fin à cette expérience pour entamer une nouvelle aventure à Radio 2M en tant que journaliste présentatrice des bulletins d’information et de la revue de presse de la matinale, la tranche la plus écoutée.

Voulant relever un défi, j’ai intégré début 2016 Medi1TV, tentée par l’opportunité que m’a offerte cette chaine qui mise désormais sur l’information en continu, et qui grâce aux compétences dont elle regorge, son sérieux et sa crédibilité, a réussi à avoir la confiance des téléspectateurs en ne ménageant aucun effort pour être toujours à la hauteur de leurs attentes. En l’espace d’une année seulement, j’ai fait des sujets desk se rapportant à plusieurs secteurs, présenté le JT Afrique et le JT éco. Actuellement, je présente les journaux de l’information de la matinale, qui comme en radio, demeure l’une des tranches les plus importantes. Nous sommes d’ailleurs la seule chaine nationale qui propose de l’info le matin, qui réveille les gens avec l’essentiel de l’actualité et les accompagne tout au long de la journée, avec des éclairages et des analyses. C’est une fierté incommensurable…

Quel domaine d’activité entre la presse écrite, radio et TV vous attire le plus?

Difficile de répondre à cette question, car chaque média a ses charmantes particularités. Cela réside notamment dans le rythme du travail et le mode de diffusion. Et chaque expérience s’avère excitante dans la singularité qui la distingue justement.

Je n’ai jamais exercé en presse écrite. J’ai en revanche déjà passé des stages dans des quotidiens nationaux et cette adrénaline liée au bouclage n’est pas pour me déplaire. En presse écrite, on écrit pour être lu, on peut se permette des textes longs, des figures de style, car le lecteur a le temps de nous lire, relire et comprendre. A la radio, c’est complètement différent.  On écrit pour être entendu. Il faut synthétiser et faire le plus court et simple possible. L’auditeur est pressé et la concurrence est farouche, s’il décroche, ce n’est pas bon ! Pareil pour la télévision, la présence physique aide certes et donne du relief à l’information mais un texte succinct et concis reste une nécessité. Donc pour vous répondre, l’audiovisuel avec ses deux médias chauds, demeure mon dada.

La radio, mon premier amour et j’y suis nostalgique, comme une femme à son premier amour. La télévision est la voie que je me suis choisie et à laquelle je me consacre chaque jour avec une énergie nouvelle. Il s’agit du documentaire. Je ne m’y suis pas encore essayé, mais j’ai des idées et des rêves plein la tête. Faire des films documentaires, par delà les frontières, raconter des histoires avec simplicité et clarté.  S’y consacrer passionnément. Assouvir ma curiosité des natures humaines, de leur folie, légèreté, complexité et des passions qui les animent…Jeter un coup d’œil qui saisit les êtres pour les rendre sensibles à d’autres êtres…Dieu que cela me fascine !

Comment préparez-vous votre émission?

Il s’agit plutôt des journaux d’informations de la matinale. Je suis sur la tranche matinale, c’est-à-dire que mon travail consiste, soit à présenter les journaux télévisés de 6h30, 7h30, 8h30 ou à les alimenter avec des sujets quand c’est plutôt l’une de mes consœurs qui est à l’antenne pour présenter. Nous arrivons au boulot à 3 heures du matin, tenons une courte conférence de rédaction chapeautée par la rédactrice en chef. Tous travaillent en étroite collaboration. En trois heures, cette petite armée doit surmonter le stress, gérer les imprévus, et rendre le produit final qui sera présenté par la suite à l’antenne en direct. Une matinale a beaucoup d’exigences intellectuelles, physiques et morales.

Omayma Khtib

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