Créer une indemnité au profit des diplômés supérieurs en quête d’emploi

Le PPS au Parlement 

M’Barek Tafsi

Le président du groupe du progrès et du socialisme (PPS) à la Chambre des Représentants a déposé, le 9 mai courant auprès du bureau de l’institution parlementaire, une proposition de loi portant création d’une indemnité au profit des lauréats des universités, des instituts supérieurs et des établissements de formation professionnelle nationaux, titulaires de diplômes supérieurs en quête d’emploi.

Dans une note de présentation, le groupe du PPS souligne que la création de cette indemnité au profit de cette catégorie sociale en quête d’emploi doit  être considérée comme un soutien social à travers un fonds de solidarité, au moment où le Maroc est en passe de mettre en œuvre et d’assoir les fondements de l’Etat social.

Selon le document, personne ne peut nier que le chômage touche à présent un nombre en constante croissance de diplômés supérieurs et qu’il représente un gaspillage regrettable de capacités et de ressources humaines dont la formation a nécessité d’importants efforts d’investissements.

Quelque 19,6% de ces diplômés supérieurs sont actuellement au chômage contre 18,5% auparavant, ajoute la note, qui cite des statistiques du Haut Commissariat au Plan.

Pour les auteurs de cette proposition, cette tendance à la hausse du nombre des chômeurs parmi cette catégorie sociale trouve son explication dans l’absence de perspectives et d’initiatives véritables visant à la création de postes d’emploi stables et pérennes, à même de permettre de vivre dans la dignité. A présent, et en l’absence de  perspectives, nombreux sont les diplômés supérieurs en chômage, qui exercent des métiers précaires et en l’absence de toute protection sociale, déplore la note.

En fait, précise le document, le chômage des diplômés supérieurs est le résultat du dysfonctionnement du système d’enseignement supérieur au Maroc. Les universités, les instituts supérieurs et les établissements de formation professionnelle continuent d’être déconnectés de leur environnement et éprouvent toutes les difficultés pour répondre aux besoins du marché national.

Citant une étude rendue publique en  2018, à l’occasion de la publication par le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique de la première enquête sur l’insertion des lauréats de l’enseignement supérieur, la note de présentation de la proposition du groupe parlementaire rappelle que 69,4% des lauréats de l’enseignement supérieur ont réussi à  accéder, quatre ans après leurs études, à un emploi, alors que 13,3 % sont en quête d’emploi, 9,4 % ont repris leurs études et 7,9% sont au chômage.      

D’après cette étude, ce sont surtout les titulaires d’une licence fondamentale et d’un diplôme de technicien spécialisé qui sont les plus touchés par le chômage quatre ans après leur sortie, étant donné que leur cursus universitaire ne répond pas aux exigences du marché de l’emploi.

La proposition stipule que cette indemnité sera accordée aux personnes qui répondent aux conditions prévues dans cette loi pendant une période d’un an, susceptible d’être prorogée de six mois.

Le montant de cette indemnité est fixé à 1200 Dirhams pour la première année et à 600 Dirhams pour les six mois qui suivent en cas de prorogation.

Les postulants à cette indemnité doivent s’inscrire dans un registre spécial, créé à cette fin et qui sera mis à leur disposition dans les provinces et les préfectures, en contrepartie d’un récépissé et suivant les conditions qui seront définies par un texte réglementaire. La gestion de cette indemnité sera confiée à l’autorité gouvernementale chargée de l’emploi ou à une instance déléguée.

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