Culture et bonne humeur pour égayer les nuits du Ramadan gadiri

Période de piété, de recueillement et de solidarité, le mois sacré de Ramadan est aussi un moment propice à une multitude d’activités artistiques et culturelles. A Agadir, les nuits ramadanesques donnent souvent lieu, après la rupture du jeûne et la prière de Tarawih, à des rencontres où la culture et la bonne humeur sont à l’honneur.

Cette programmation artistique est l’œuvre des instances élues, des associations culturelles ou encore des établissements hôteliers. L’objectif est d’offrir une animation et un divertissement qui se prolongent parfois au-delà de minuit. Le mois de Ramadan est en effet propice à l’organisation de ce genre d’événements auxquels affluents surtout les familles pour des moments de convivialité et de partage, loin de l’ambiance, tout aussi festive et joyeuse, de la corniche.
A l’initiative de la commune urbaine et de l’Association « Madar », les passionnés de musique spirituelle et de chants mystiques seront au rendez-vous avec le festival « Musique de l’âme ».
Cette seconde édition commence le 22 mai, à la salle Ibrahim Radi, avec un spectacle de la cantatrice du malhoun, Majda El Yahyaoui. Formée par des maîtres du genre, tels Houcine Toulali, Mohamed El Ouadi et Mohamed El Khyati, l’artiste qui a étudié au conservatoire de Meknès, a su donner un nouveau souffle à cet art ancestral.
Parmi les autres moments forts du festival, dont les spectacles sont ouverts gratuitement au public, l’on cite le groupe amazigh Inouraz (espoir), et la troupe de Dekka de Taroudant. En clôture, le 26 mai, une grande soirée sera animée par le virtuose du Oud, le natif d’Agadir Driss El Maloumi, qui sera accompagné par les artistes indiens P. Prabhu, S. Chatterjee et R. Prasanna. Le public gadiri aura aussi rendez-vous avec un grand concert de la talentueuse chanteuse OUM, connue pour sa musique et ses chants où la variété marocaine se mélange au jazz et à la soul notamment. Dans ce concert, prévu le 30 mai à l’initiative de l’Institut français, l’artiste qui revendique des influences diverses, fera découvrir à ses fans son nouvel album, Zarabi. Les amateurs de la musique marocaine authentique auront aussi l’occasion d’apprécier un des grands maîtres de la chanson Aberrahim Souiri. Cet artiste, reconnu pour sa voix puissante et remarquable, entre autres, dans les chants spirituels et les mawals arabo-andalous, saura enflammer, comme à l’accoutumée, la scène avec ses morceaux aussi bien traditionnels, mêlant panégyriques à la gloire du prophète et la musique d’al-Ala.
Le natif de la ville voisine d’Essaouira sera la tête d’affiche du programme Spécial Ramadan concocté par un grand hôtel de la place durant le mois sacré, une occasion de faire vivre, à sa clientèle aussi bien marocaine qu’internationale, l’ambiance propre au Ramadan et à la culture marocaine et musulmane.
Dans le registre de la bonne humeur, les humoristes amazighs seront à l’honneur lors d’une nouvelle édition du festival Tatsa (rire) les 1er et 2 juin prochain.
L’événement qui se tient au théâtre de plein air, en partenariat avec la commune urbaine et le conseil régional, rassemble des comédiens qui puisent dans l’actualité, les traditions et les contradictions de la société pour exprimer toute la palette de leurs talents au fil d’anecdotes, de réflexions et de blagues au grand bonheur d’un public, constitué de familles essentiellement.
Organisé par l’Association «L’Initiative culturelle», le festival est devenu, au fil des éditions, un rendez-vous important de la scène culturelle et artistique local qui participe à mettre en valeur l’humour amazigh en présentant des artistes confirmés et émergents issus de la région du Souss et du reste du Maroc.
Dans le cadre de la programmation culturelle durant ce mois, des conférences et des débats autour du mois du jeûne et de divers autres sujets d’ordre culturel, ainsi que des expositions d’arts plastiques et de livres, sont aussi au menu.
A travers cette animation diversifiée, les espaces culturels, les établissements hôteliers et même les restaurants, essayent de conférer aux nuits ramadanesques une ambiance particulière où convivialité, divertissement et spiritualité font bon ménage.

Omar Achy (MAP)

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