Driss Bamous, un capitaine symbolique et un dirigeant exemplaire

A l’occasion du mois sacré du Ramadan et à l’approche de la reprise des éliminatoires de la Coupe du Monde 2018 de football qui seront prochainement à la 3e journée de la phase des Groupes, dernier Cap avant d’aller en Russie, pour les cinq pays gagnants du Continent dont le Maroc, on vous propose de revisiter ensemble le parcours de certains joueurs ayant accompagné l’équipe nationale en Coupes du Monde (1970 et 1986 au Mexique, 1994 aux Etats-Unis et 1998 en France).

Driss Bamous est le premier joueur ayant porté le brassard de capitaine de l’équipe nationale, qualifiée officiellement au Mondial 1970 au Mexique pour la première fois dans l’histoire de l’Afrique.

Né en le 15 décembre 1942 à Berrechid et décédé le 16 avril 2015 à Rabat, Feu Driss Bamous est l’un des joueurs marocains qui ont réussi leur parcours avec mention.

Joueur de milieu de terrain, Bamousa rejoint l’équipe de l’AS FAR de Rabat en 1960. Mais il n’a confirmé sa titularisation chez les Militaires qu’en 1963 pour y rempiler durant une bonne douzaine d’années jusqu’à 1975. Ce fut la belle époque du football marocain aussi bien pour son équipe préférée des FAR qui était parmi les formations jouant le rôle de l’avant-garde du championnat national que pour la sélection des Lions de l’Atlas qui ont brillamment réussi la qualification au Mondial mexicain de 1970.

Avec l’AS FAR, Driss Bamous compte 7 titres de champion du Maroc, 2 fois vainqueur de la Coupe du Trône et 2 fois finaliste de la Coupe Mohammed V.

Avec l’équipe nationale, Driss Bamous a confirmé le mérite et l’exclusivité du Maroc d’être le premier du Continent à se qualifier officiellement au Mondial 1970. Le Maroc qui méritait cet honneur bien avant, au Mondial de 1962, mais qui a été victime des lois de la FIFA en vigueur à l’époque exigeant le déroulement d’unmatch barrage entre la première sélection en Afrique et une équipe européenne pour aller au Mondial (défaite avec les honneurs devant les Espagnols dans leur fief à Madrid par 3-2) allait avoir gain de cause en 1970 après le boycott de l’Afrique lors du Mondial 1966 en guise de solidarité avec le pays des Lions de l’Atlas.

Voilà en somme pour le parcours de Feu Driss Bamous qui aurait pu être le premier joueur à disputer deux Mondiaux voir plus avec le Maroc qui sera piqué dans son amour propre lors de la prochaine édition. Car l’équipe nationale a été éliminée injustement par le Zaïre qui a profité d’un arbitrage scandaleux pour aller au Mondial allemand en 1974.

En décembre 2013, et pour l’Histoire, le Maroc abordait en position de favori le dernier tour des éliminatoires africaines pour ledit Mondial allemand. Mais les dérapages des arbitres en ont décidé autrement pour offrir une qualification déméritée aux Léopards Zaïrois au détriment des Lions de l’Atlas qui allaient boycotter la dernière rencontre des éliminatoires en guise de protestation auprès de la FIFA qui a rejeté l’appel des dirigeants marocains de faire rejouer le match…

L’équipe du Zaïre qui avait donc chipé le ticket du Mondial allemand allait recevoir une raclée par la Yougoslavie (9-0) pour rentrer à son pays, la tête basse, après avoir concédé deux autres défaites au premier tour face au Brésil (3-0) et l’Ecosse (2-0). Ce qui a donné une mauvaise image sur le niveau du football africain après la belle imageprésentée par le Maroc au Mondial 70 (une défaite avec tous les honneurs contre l’Allemagne 2-1 après que les Lions aient achevé la première mi-temps en vainqueurs sur un but de Houmane, défaite déméritée face au Pérou 3-0 et nul précieux de 1-1 avec la Bulgarie, but de Ghazouani).

Bamous et les Lions qui ont pourtant remporté le premier point de l’Afrique et marqué 2 buts dans leur premier mondial n’avaient rien à rougir.

C’est là donc une belle page qui reste gravée dans l’histoire de l’équipe nationale et son capitaine, Driss Bamous, qui allait enchainer avec l’AS FAR et se reconvertir par la suite en dirigeant jusqu’à ce qu’il devienne président de la Fédération royale marocaine de football de 1985 à 1992. Là aussi, un autre exploit est mettre sur son dos. Il s’agit de la qualification des Lions de l’Atlas pour leur second mondial au Mexique en 1986 avec en clef le passage au second tour pour la première fois dans l’histoire de la participation africaine en Coupe du Monde. A cette époque, les Lions dirigés par Feu Mehdi Faria avaient réalisé l’exploit de se qualifier au 2e tour dans un groupe composé des géants du foot mondial tels, la Pologne et l’Angleterre accrochées chacune par (0-0) et les Portugais battus par (3-1). Les Lions ont quitté ce Mondial en huitièmes de finale, la tête haute,sur une petite défaite (1-0) face aux Allemands futurs finalistes contre les Argentins de Marodona, vainqueurs du titre.

Il s’agit là tout simplement d’une belle époque des Lions de l’Atlas où Feu Bamous présidait la Fédération jusqu’à 1992, année de sa seconde révérence après la fin de son immense carrière sur le terrain en 1975. Feu Bamous continua mais en s’intéressant à la politique du sport, ce qui lui a valu d’autres distinctions ici et là. En 2006, il a été sélectionné par la CAF pour faire partie du Top 200 des meilleurs footballeurs africains dans les cinquante dernières années, une récompense dédiée aux Lions de l’Atlas et à l’AS FAR par feu Bamous dont le nom restera gravé en lettres d’or dans les annales du football marocain…

Rachid Lebchir

Related posts

Top