Allal Benkassou, un grand rempart des Lions et des FAR

A l’occasion du mois sacré du Ramadan et à l’approche de la reprise des éliminatoires de la Coupe du Monde 2018 de football qui seront prochainement à la 3e journée de la phase des groupes, dernier Cap avant d’aller en Russie, pour les cinq pays gagnants du Continent dont le Maroc, on vous propose de revisiter ensemble le parcours de certains joueurs ayant accompagné l’équipe nationale en Coupes du Monde (1970 et 1986 au Mexique, 1994 aux Etats-Unis et 1998 en France).

Aujourd’hui, on a rendez-vous avec Feu Allal Benkassou, un des meilleurs gardiens de l’Histoire du football marocain et africain. Né en 1941 à Rabat et décédé en 2013 à l’âge de 72 ans à la même ville où il avait vu le jour, Feu Benkassou avait comme équipe seule et unique l’AS FAR, où il avait commencé et fini sa carrière footballistique, riche et longue. Durant une décennie et demi environ (1962 – 1977), Feu Benkassou avait porté un seul maillot, celui des militaires alors qu’il avait eu également l’honneur et le mérite de défendre les couleurs du drapeau national avec les Lions de l’Atlas pendant une bonne dizaine d’années (1963-1974), réalisant ainsi une glorieuse carrière du temps de l’âge d’or du football marocain.

Feu Benkassou qui était accompagné d’autres meilleurs gardiens de but de l’histoire du football national à l’image de Hamid Hazzaz du MASde Fès,  Hassan Belmakki du Stade Marocain… jusqu’à Baddou Zaki du Wydad Casablanca qui va prendre le relais en fin des années 1970, reste le mieux keeper ayant fait les beaux jours de son équipe militaire.

Ayant enfilé le maillot des Militaires pour la première fois en 1959 à son jeune âge, Allal Benkassou allait devenir, quelques années après, titulaire à part entière de l’équipe première pour y contribuer à l’enrichissement de son palmarès. Au championnat du Maroc, Feu Benkassou avait été sacré sept fois champion en 1961, 1962, 1963, 1964, 1967, 1968, 1970, deux fois vice-champion (1960 et 1971), deux fois vainqueur de la Coupe du Trône (1959 et 1971), deux fois finaliste de la Coupe Mohammed V (1967 et 1970), laissant ainsi une trace indélébile dans le grand club militaire.

Il s’agit là d’un parcours qui faisait de la jalousie au sein de la génération dorée de l’époque de Benkassou surtout les internationaux des autres clubs marocains faisant partie de l’équipe nationale tels son coéquipier et capitaine Feu Driss Bamous, Ould Houmane, Ghazouani, Abdellah Bakha, Said Ghandi, Boujmâa Benkhrif… et autres Kacem Slimani, Mohamed Maâroufi, ou encore son alter-égo et remplaçant Hamid Hazzaz.

Mais grâce à ses performances sur la ligne de ses filets et à sa régularité au plus haut niveau avec les Militaires, Benkassou allait s’ouvrir logiquement et grandement les portes de la sélection nationale depuis 1963. C’était le début de la seconde époque de la gloire de ce géant des filets qui va contribuer à mener les Lions de l’Atlas vers des lendemains meilleurs. Car Feu Benkassou avait brillé dans quatre étapes principales en aidant l’équipe du Maroc à la qualification aux Jeux olympiques à doubles reprises, Tokyo 1964 et Munich 1972 ainsi que la Coupe d’Afrique des Nations en 1972 également. Entre-temps, Feu Benkassou avait fait la meilleure en menant ses coéquipiers vers la Coupe du Monde 1970 au Mexique pour la première fois dans l’histoire de l’Afrique après avoir dominé les éliminatoires et pris le leadership du Continent, haut la main. Au Mexique, Feu Benkassou a signé de très bonnes prestations  même si les Lions ont perdu deux matches, difficilement. Le premier face à l’Allemagne du Tsar Beckenbauer (2-1) après que le Maroc ait achevé la première mi-temps en vainqueur grâce à un but d’Oul Houmane et le second match devant le Pérou de Cubillas par (3-0). Les Lions qui n’avaient du tout pas démérité allaient achever ce Mondial mexicain sur un bon match nul face à la Bulgarie (1-1) grâce au but de Maouhoub Ghazouani.

Voilà en somme le parcours glorieux de Feu Benkassou qui allait tirer sa révérence en 1974 contre l’Algérie où les Lions de l’Atlas avaient disputé deux matches contre les Fennecs dans le cadre de la compétition mondiale de la FIFA. Le  premier match a été remporté par les Lions à Casablanca (2-0) et le second s’est soldé sur un score de parité à Alger.

C’étaient les derniers grands moments de Feu Benkassou chez l’équipe nationale après une longue carrière de plus de 500 matches, dont 116 sélections environ.

Après un tel parcours, c’était difficile de tourner le dos définitivement au football pour Feu Ben Kassou qui s’est recyclé en entraîneur. D’abord, il a enchainé en tant qu’encadreur des gardiens de but avant de devenir entraîneur principal à la tête de différents clubs dont  l’Ittihad Khemisset et le Moghreb de Tétouan.

En 1995, Feu Benkassou a fait le retour au bercail pour boucler la boucle au sein de sa grande équipe, l’AS FAR, qu’il a portée dans son cœur jusqu’à ses derniers souffle en 2013, laissant ainsi un grand vide puisqu’il était le dernier rempart historique des militaires mais aussi des Lions de l’Atlas. Badou Zaki venu par la suite  en succédant à Hamid Hazza en 1979 était allé sur les traces de Feu Benkassou, où il va jouer avec les Lions de l’Atlas le second tour du second mondial mexicain en 1986 pour la première fois de l’histoire du Maroc et avec lui l’Afrique…

Rachid Lebchir

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