Economie & Finances

Panne de croissance dans les Soft Drinks

Les voyants sont au rouge pour les filiales des principaux producteurs de sodas (coca-cola, Pepsi, 7up, Fanta, Sprite…). Et pour cause, les habitudes des marocains connaissent de profonds changements. Les boissons gazeuses sont de plus en plus mises à l’écart, remplacées par les eaux minérales, les jus et le thé qui ne cessent de gagner des parts sur le marché.

«Nous notons un ralentissement du taux de croissance de l’ensemble de la catégorie des boissons prêtes à boire (hors boissons alcoolisées). Ce constat s’explique par un réaménagement des dépenses auprès des ménages», précise Aziz Mekouar, président de l’Association marocaine des boissons (AMB). Ce changement est principalement attribué à des considérations sanitaires, liées à la qualité de vie, les valeurs nutritionnelles, ainsi que la consommation de sucre, de gaz, de colorants, sans parler des problèmes de surpoids, obésité et diabète. Il faut croire que les marocains sont de plus en plus soucieux de leur santé. Le fait que la consommation par habitant soit plus faible que dans d’autre pays est également expliquée par la consommation élevé du thé dans le pays.

Aujourd’hui, la plus grosse part de la demande des softs drinks est concentrée dans les grandes villes (33cl, Maxi, 1litre, canettes…), tandis que le volume familial est prisé dans les campagnes. La star du marché reste Coca-Cola, avec environ 83% des parts de marché. Le tiers des consommateurs sont intéressés par la variété cola, les autres saveurs se partagent le reste.

Pour faire face à cette situation, les producteurs n’ont pas manqué de faire des efforts afin de relancer la consommation: changement de packaging (taille réduite, canette slim, bouteille 20 cl…), diversification des formules ( light, zéro sucre, arômes…), marketing, promotions et tombolas… Plus rien n’est laissé au hasard.

Désormais, l’innovation est au cœur de cette démarche. L’idée, selon Aziz Mekouar, est de surprendre les consommateurs avec des occasions inattendues, au-delà du couple repas/boissons habituelles.Le marché s’est donc dirigé vers une nouvelle stratégie ainsi qu’une accentuation de la diversification.

De nouveaux entrants sont attendues sur le marché. Ceci permettrait de stimuler et de dynamiser la filière avec des produits plus attractifs et à plus forte valeur ajoutée.

A noter que les boissons gazeuses sont la plus grande source de revenus pour les épiceries. Avec une vingtaine de producteurs sur le marché, pour plus de 1,2 milliards de litres par an (18 à 20 litres/an/habitant ), le secteur enregistre un chiffre d’affaire annuel de 5,5 milliards de dirhams.

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Coup de pouce du britannique EuroMena à Label’Vie

Le groupe qui détient Label’Vie, Kiabi, Burger King… renouvelle son tour de table avec l’entrée du fonds d’investissement EuroMena Holding .En effet, avec un investissement de 218 millions de dirhams dans Retail Holding, le nouvel investisseur détient désormais 7,2% de cette filiale de best Financière (le groupe de Zouheir bennani), aux côtés de Best Financière (51%),VCRLogistics (25%), et Growthgate capital (17%).

L’objectif de cette opération est de financer le développement des activités de Retail Holding sur les marchés marocain et subsaharien. Plus précisément, sa filiale Label’Vie dont elle détient le contrôle à 51%, exploitant ainsi la franchise Carrefour, sous trois marques distinctes (supermarchés Carrefour Market, hypermarchés Carrefour et magasins hypermarché Atacadao) ; mais aussi dans sa seconde  filiale Retail HoldingAfriqua , qui est aussi majoritaire dans l’une des premières chaines ivoiriennes de supermarchés, la Compagnie de distribution de Côte d’Ivoire.

Le nouvel actionnaire a été agréé le 27 février dernier suite au conseil d’administration.

EuroMena RH Holding S.A.L. est une société de droit libanais, filiale d’EuroMena Funds, fonds de capital-risque appartenant au britannique Capital Trust Group. Son capital s’élève à plus de 1,6 milliards de dirhams et a pour vocation d’investir dans les entreprises de la zone Mena. EuroMena couvre le Moyen-Orient et l’Afrique du nord. Cet opération au Maroc est la première qu’effectue EuroMena au niveau du Maghreb. L’entreprise sera représentée par Gilles de Clerck, nommé en qualité de nouvel administrateur jusqu’à la tenue de l’A.G.O. qui statuera les comptes de l’exercice devant être clos le 31 décembre 2020.

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Super Cerame en bourse en 2018 ?

Super Cerame vient d’intégrerà son tour le programme Elite lancé par la Bourse de Casablanca et qui a pour but d’accompagner et soutenir les PME dans leur croissance. Objectif :  une introduction en bourse en 2018.

Fouad Benzakour, directeur général de Super Cérame, explique que cette opération permettrait à l’entreprise de se passer du financement bancaire traditionnel. Car le programme d’investissement , qui devrait mobilisé quelques 300 millions de dirhams, est chargé : une campagne de rénovation de 4 showrooms, l’inauguration de 3 autres ainsi que  l’ouverture d’une 5éme usine, sont prévu par au cours de l’année 2018.

Aujourd’hui , la filiale du groupe Ynna Holding axe sa stratégie sur le développement des carreaux techniques (carreaux de dernière génération), l’exportation et l’implantation de nouvelles usines, pour assurer son développement. « La stratégie de Super Cérame est de démocratiser le carreau vu qu’il n’y a pas de forte progression, ni de grands projets en perspective, au niveau du secteur de la construction immobilière », soutient Fouad Benzakour, directeur général de Super Cérame..

Ceci-dit, Super Cérame a mobilisé un montant de près de 400 millions de dirhams en 2010 dans le cas de l’usine de Berrechid, investit dans des équipements de dernière génération tels que la machine à injection qui permet de faire de l’impression digitale, impression 3D ( en relief et en profondeur).Pour le renforcement de sa capacité et la croissance de ses capacités en R&D ainsi que l’augmentation de ses économies d’énergie, l’industriel a récemment investit un montant de 80 millions de dirhams.

Toutefois, l’industriel compte également se tourner vers l’export qui représente moins de 2% de son chiffre d’affaires à l’heure actuelle. «Depuis 2 ans, nous développons l’export», soutient Fouad Benzakour. Une production de près d’ 1 millions de m² sera destinée à l’export afin d’atteindre, en export, 15 à 20% du chiffre d’affaires global  .

La filiale du Groupe Ynna Holding compte parmi le top 20 mondial des producteurs de carreaux céramiques et est classée à la seconde position dans le secteur de la céramique en Afrique. Celle-ci prévoit d’ailleurs un déploiement prochain en Afrique de l’Ouest à travers des implantations directes et des partenariats commerciaux durables.

Cependant, elle détient environ 50% de la production locale et plus de 5 000 références à son catalogue. Le chiffre d’affaire qu’a réalisé l’entreprise en 2016 s’élève à 1 milliard de dirhams. L’entreprise compte enregistrer une croissance d’environ 5% du chiffre d’affaire pour l’année en cours. «Une évolution de cet ordre serait pour nous un bon chiffre» souligne son management.

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Dixit

«Nous travaillons sur le triplement des autoroutes autour de Casablanca, notamment l’axe Casa-Berrechid et Tit Mellil-Berrechid. Les appels d’offres seront bientôt lancés. Pour le futur, tout dépendra du contrat-programme que nous allons signer avec l’Etat. (…) Les benchmarks internationaux montrent que les sociétés d’exploitation des autoroutes passent à l’international quand elles dépassent les 2200 km de réseau. La prochaine étape pour nous, donc, c’est l’international», Anouar Benazzouz, directeur général d’Autoroutes du Maroc.

Chiffre

800 MDH

C’est le montant auquel aurait été valorisé Carré Eden, le centre commercial marrakchi développé par le fonds d’investissement de FinanceCom. En effet Maghreb SiyahaFund chercherait un repreneur pour ce Mall situé dans le centre-ville de la capitale Ocre et qui abrite également la fameuse enseigne hôtelière le Radisson Blu avec ses 200 chambres. Doté d’une superficie commerciale de 27.000 m2, Carré Eden ne serait toujours pas parvenu à dégager de la rentabilité, c’est ce qui expliquerait la volonté de ce fonds spécialisé dans l’investissement touristique de s’en défaire. C’est le cabinet Colliers international qui serait chargé de cette mission.

Who’sWho

Mohamed Ben Ouda, directeur général de Palmeraie Développement

C’est une nomination qui a suscité beaucoup de commentaires sur la place que celle de Mohamed Ben Ouda. L’ancien patron de la SNTL est depuis peu le directeur général de palmeraie développement, le pôle immobilier de B group, dit groupe Berrada. Benouda a occupé plusieurs postes de responsabilité depuis 1999 dans le secteur privé, au Maroc et en France (SNCF, Lafarge Ciments, KLB Groupe,…), avant d’intégrer le Groupe SNTL –Société Nationale de Transport et de logistique- en octobre 2010 où il est devenu Directeur Général depuis janvier 2015. Mohamed Ben Ouda est ingénieur industriel diplômé du CNAM de Nantes et titulaire d’un Master en Stratégie et Contrôle d’Activité de l’école de management Audencia.

Soumayya Douieb

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