Le prix d’un bémol !

Saoudi El Amalki

La prochaine session de l’hémicycle, prévue dans quelques jours s’annonce houleuse, dont l’ordre du jour entre autres, traitera de la question des deniers publics dédiés à l’acquisition du bétail de l’étranger par des importateurs sous suspicion de dilapidation gravissime. Alors que l’un des leaders de la majorité avance le chiffre de 1,3 milliards de dhs, celui de l’opposition qui n’est autre que celui de la formation du livre, rétorque la bagatelle de 13,3 milliards de dhs, soit nettement treize fois plus que le premier déjà exorbitant. La différence est tellement criarde que les avertis ont crié scandale et qu’elle suscite colère et indignation de l’opinion publique nationale. Il semble bien que sous l’effet du désir d’atténuer ce coup grâce, à l’approche des échéances électorales, le premier s’ingénie à « dénaturer » la vérité, tandis que le second, preuves à l’appui et dans un souci de mettre à nu cette réalité, selon laquelle le gâchis du cheptel est bel et bien mis sur le dos d’un Exécutif empreint de « collusion et de compérage », arbore haut et fort le réquisitoire d’une telle déchéance.On ne saurait passer sous silence cette vile supercherie qui non seulement, porte préjudice au contribuable, mais décrédibilise les actes d’un gouvernement en deçà des attentes relatives aux consommateurs dont le pouls fut ipso facto tâté par le Souverain, à travers la décision salutaire de l’exemption de sacrifier des ovins en vue de permettre au cheptel de se procréer et de soulager les populations. Il va sans dire que le gouvernement avait bien l’intention de réitérer son vilain grief, à l’occasion de la rituelle fête du sacrifice, mais la réplique Royale a coupé court à l’imposture en embuscade, fomentée en « connivence » avec les spéculateurs aux aguets. On croit bien savoir que le parquet s’est lancé dans l’opération d’investigation à l’encontre des barons/importateurs, parmi lesquels on peut compter également des parlementaires. Il y a lieu d’apprécier cette riposte judiciaire quoiqu’un peu tardive, afin de mettre un terme à ce genre de « dépravation » tamisée perpétrée contre la société, plus particulièrement les couches démunies. En fait, il est inadmissible que des « malfrats », auteurs du forfait de cette ampleur puissent en sortir indemnes, avec la « bénédiction » du gouvernement. Il est aussi intolérable que celui-ci n’en soit non plus sanctionné pour autant, en se contentant des aveux d’échec, sans y aller au-delà. Dans un gouvernement qui se respecte, dès qu’une bavure se révèle, on se presse de déposer sa démission avant qu’on n’en soit démis de ses fonctions !

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