Le Centre de Conférences de la Fondation Mohammed VI a vu ce jour, 19/01/2016, l’organisation, par le Groupe de l’Enseignement, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation (GERSI), d’un colloque sur le thème de «L’Enseignement Supérieur, la Recherche Scientifique et l’Innovation au Maroc : Réformer pour émerger».
A l’ouverture de la séance et après les remerciements d’usage, le Professeur Moulay Ismail El Alaoui a présenté à l’assistance le GERSI qui est un groupement d’enseignants universitaires convaincus que l’Enseignement Supérieur reste le moteur de l’éducation et de l’initiative a été créé à l’effet de s’interroger sur les difficultés auxquelles l’Université est amenée à faire face et de trouver les solutions idoines qui lui permettraient, en concertation avec le monde de l’Entreprise de dispenser un enseignement supérieur de qualité.
De son côté, le Professeur Fatima Zaoui abordant la question de la relation entre l’Entreprise et l’Université et l’Entreprise a appelé à la nécessité d’une adéquation entre la formation et l’emploi car l’Entreprise reste la suite logique de l’Université et a appelé à mener les études approfondies qui permettraient non seulement de contrecarrer la fuite des cerveaux mais aussi d’essayer de ramener les «fuyards» au pays.
Convaincue, d’une part, que des surdiplômés ne pourront pas non plus travailler dans des Entreprises modestes, l’oratrice a appelée à investir dans la mise à niveau des Entreprises. Considérant, par ailleurs, que l’Université est la plus grande Entreprise Nationale, le Professeur Fatima Zaoui a sollicité une révision des modalités de recrutement des enseignants ainsi que la nécessité d’entreprendre les réformes qui permettront au pays d’opérer un rattrapage technologique.
Dans son intervention le professeur Azirar, pour qui l’économie du savoir doit être le moteur de l’accélération de l’émergence marocaine et tout en rappelant que l’impact de l’Etat-Nation sur l’éducation est très important, s’est interrogé sur la manière de préparer la mutation dans le domaine de l’enseignement et sur les forces et les faiblesses de notre système ainsi que les défis qu’il va falloir relever pour atteindre l’internationalisation.
Et l’orateur de signaler, également, qu’il y a des coupures très nettes entre d’une part l’enseignement et la recherche, puis entre l’Université et les Etablissements de formation et, enfin entre la recherche scientifique et l’innovation.
Prenant la parole, Monsieur le Ministre de l’Education Nationale a signalé que notre système éducatif souffre essentiellement du fait de l’absence de toute continuité car chaque fois qu’un nouveau ministre prend les rênes de ce Département, celui-ci met de côté ce qu’a fait son prédécesseur ; une situation qui contrecarre toute évolution. Monsieur le Ministre a, également, évoqué la nécessité d’adopter une stratégie nationale de recherche scientifique et de rehausser l’image de marque de l’enseignant.
Dans son intervention, le Professeur Said Bennisr appelant que des sciences sociales et humaines de qualité conduisent au développement de la société et de l’individu a déploré la place qui leur est accordée dans notre système éducatif et signalé que toute recherche scientifique restera imparfaite tant qu’elle ne prendra pas en charge la dimension éthique, empirique et expérimentale des Sciences sociales.
L’orateur a appelé, enfin, à la création d’une commission nationale d’éthique en Sciences Humaines et Sociales.