Habitat: Benabdellah dresse le bilan

A quelques jours des élections, le ministre de l’Habitat et de la politique de la ville a dressé le bilan des actions menées depuis 2012. Et le constat est plutôt satisfaisant, même s’il reste encore des efforts à faire dans certains domaines, comme l’a indiqué Mohammed Nabil Benabdellah, lors d’une conférence de presse tenue hier à Rabat.

Le ministre compte à son actif une série de réalisations. A commencer par la lutte contre l’habitat insalubre. Depuis son lancement en 2004, le programme «villes sans bidonvilles» a bénéficié à pas moins de 98.860 ménages. Les opérations de résorption des bidonvilles se sont traduites par une amélioration des conditions de vie des populations cibles, notamment avec baisse du taux de pauvreté qui s’est établi à 28,3% contre 48,7% auparavant. Sans oublier une quasi-généralisation de l’accès aux infrastructures, en l’occurrence le raccordement à l’assainissement qui a atteint 92,8% alors qu’il ne dépassait pas 19,5 avant le lancement du programme.

De même, Nabil Benabdellah n’a pas manqué de rappeler que le taux de satisfaction des ménages bénéficiaires avoisine les 84%. Seulement, le programme s’est heurté à certains obstacles, liés particulièrement à la non-maîtrise du recensement des populations ciblées. «Depuis le recensement réalisé en 2004, le programme Villes sans bidonvilles a enregistré l’arrivée de plus de 100.000 ménages supplémentaires», a indiqué le ministre qui dénonce des pratiques malsaines et des magouilles à ce niveau. En tout cas, «64.420 autres familles pourront bénéficier des projets en cours d’exécution ou de programmation», a-t-il affirmé.

Au-delà des opérations de recasement, le ministre a également fait valoir les actions entreprises pour répondre aux besoins ménages à revenu modeste à travers notamment la promotion de l’habitat social. A fin juillet 2016, 475.075 logements sociaux ont été mis en chantier, soit 40% du besoin global qui s’élève à 1,2 millions unités. Sachant que 259.226 logements ont été achevés au cours de la même période. Quant aux logements à 140.000, le bilan montre que 52.644 unités ont été mises en chantier dont 35.508 sont déjà achevées. Par contre, le programme destiné à la classe moyenne n’attire toujours pas l’appétit des promoteurs.

En cause, «l’absence d’incitations fiscales» a fait savoir le ministre. Depuis son lancement en 2013, le dispositif destiné à la classe moyenne s’est traduit par la signature d’une convention cadre avec  Al Omrane pour la construction de 3680 logements et d’un contrat cadre avec la Fédération nationale des promoteurs immobiliers pour la mise en chantier de 20.000 unités. A fin 2016, «23 conventions ont été conclues pour la réalisation de 8605 logements. Globalement, le déficit en logement a emprunté une tendance baissière, s’établissant à 500.000 unités à fin 2015 contre 800.000 en 2012. Une tendance qui devrait se poursuivre pour  limiter le déficit à 400.000 unités à fin 2016.

Par ailleurs, le diagnostic établi montre que la tutelle a pu surmonter les contraintes sur lesquelles elle butait en matière de lutte contre menaçant ruine. En dépit d’une expertise technique limitée, 9.275 habitations sont actuellement en cours de traitement pour un coût global de 957 millions de  DH.

Outres les actions visant  l’augmentation de l’offre en habitat, des efforts ont été déployés pour  inscrire le développement urbain dans le cadre d’une approche globale. Il s’agi là de l’un des principaux fondements de la politique de la ville qui a débouché sur la mise en place d’une stratégie visant à réduire l’exclusion sociale dans les quartiers défavorisées, à améliorer l’accès aux services de proximité et aux équipements publics et à faire des villes des espaces de vie attractifs.

Au total, 128 projets à vocation sociale, culturelle et économique ont été conventionnés avec une enveloppe de 55,5 milliards de DH dont 14 milliards mobilisés par le département de tutelle.

Hajar Benezha

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