Bir Gandouz
La Conservation des gravures rupestres et des sites archéologiques a été inaugurée récemment au centre de Bir Gandouz, dans le sillage de la mise en application des dispositions de la composante culturelle du nouveau modèle développement des provinces du Sud.
Cette infrastructure culturelle qui a mobilisé un montant global d’un million de dirhams, a été inaugurée dans le cadre de la célébration du 46ème anniversaire de la Marche Verte, par une délégation conduite par le gouverneur de la province, Abderrahmane EL Jaouhari .
Initiée par la Direction régionale de la culture, en collaboration avec l’Association marocaine d’art rupestre (AMAR), cette conservation érigée sur une superficie de 365 m2, constitue une plaque tournante quant à la valorisation, la reconnaissance, la protection et l’encouragement de la diffusion des connaissances sur le patrimoine culturel de la province d’Aousserd.
Cette Conservation s’assigne également pour objectif de mettre en exergue le patrimoine archéologique et de gravures rupestres de la province d’Aousserd, qui témoignent de l’occupation humaine de cette région d’une façon presque continue depuis le paléolithique jusqu’au néolithique et aussi pendant les périodes protohistoriques.
Cette Conservation comporte une salle réservée à la culture paléolithique et une exposition des objets lithiques acheuléens découverts dans plusieurs sites à Aousserd, recueillis lors des travaux d’inventaires des sites archéologiques, dont l’objectif est d’élaborer un Atlas du patrimoine culturel et naturel de la province.
La seconde salle est réservée à la culture néolithique, où sont exposés les outils lithiques (lames, lamelles, pointes et pointes de flèches…) et les outils de broyages (haches polies, meules et molettes…), ainsi que les éléments de parures (rondelles sur tests d’œufs d’autruches), en plus de quelques éléments céramiques.
Deux posters détaillants les sites d’art rupestres et des grandes nécropoles de la province d’Aousserd décortiquent également cette exposition.
A l’espace extérieur de la conservation, les types emblématiques des monuments funéraires les plus répandus à Aousserd ont été construits en miniatures, en l’occurrence les tumulus à antennes, tumulus à chapelle, tumulus à stèles, tumulus à couloir et les tumulus circulaires.
Dans une déclaration à la MAP, le directeur régional de la Culture, Mamoune El Boukhari, a souligné que cette structure s’inscrit dans le cadre de la mise en application des dispositions de la composante culturelle du programme de développement intégré.
De même, M. El Boukhari a noté que cette conservation tend à sauvegarder et valoriser le patrimoine culturel, garantissant aux visiteurs de découvrir ce patrimoine et aux chercheurs et étudiants de faire des recherches et des études.
Il a également fait savoir que les sites archéologiques constituent un vecteur de développement économique local, à travers l’organisation des circuits touristiques.
Pour sa part, l’enseignante à l’Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine (INSAP) à Rabat, Aïcha Oujaa a souligné que la province d’Aousserd constitue un véritable musée à ciel ouvert, étant donné qu’elle dispose d’un patrimoine archéologique et de gravures rupestres importants.
Mme Oujaa, qui est également coordinatrice du projet ATLAS du patrimoine culturel et naturel de la province d’Aousserd, a indiqué que les travaux de recherches archéologiques entamés depuis 2014 ont permis d’inventorier et documenter 36 nécropoles avec plus de 1.736 monuments funéraires et 219 dalles gravées regroupées dans une dizaine de sites, ainsi que 17 sites archéologiques Paléolithiques et Néolithiques.
Elle a, dans ce sens, relevé une grande variabilité dans les architectures des monuments funéraires (23 types différents), avec des tailles et des formes très variables, faisant savoir que cette richesse archéologique n’est pas seulement limitée à Aousserd mais s’étend à Oued Eddahab.