«Je veux transmettre des choses personnelles, des émotions, des sentiments…»

Entretien avec l’artiste peintre Azouzi Mohamed

Romuald Djabioh

Dans le cadre du vernissage de l’exposition « D’ici & d’ailleurs », qui aura lieu à Rabat du 13 au 31 mai à Tatmin Gallery, et qui verra la participation de l’artiste peintre Azouzi Mohamed, ainsi que Makhlouf Abderrahim ; la rédaction Al Bayane s’est entretenue avec Azouzi pour en savoir un peu plus à ce propos. Dans cet échange, il se livre sans détour et met en exergue ses attentes.

Al Bayane : Vos œuvres vont êtres mises en valeur à Tatmin Gallery dans le cadre du vernissage de l’exposition « D’ici et d’ailleurs ». Qu’est-ce qui justifie ce choix ? 

Azouzi Mohamed : C’est une idée de mon fils Amir ! J’avais envie de retourner au Maroc pour y retrouver ma famille et mes amis. Côté artistique, cela faisait plus de dix ans que je n’avais pas exposé ici. Mon fils m’a donc permis de faire d’une pierre deux coups. Il a contacté Mohamed, le propriétaire de la galerie Tatmin avec qui le feeling est bien passé. Il a tout de suite accepté d’organiser l’exposition.

A quoi les amoureux de la peinture doivent-ils s’attendre?

Ils pourront voyager à travers deux univers artistiques différents mais rassemblés autour de nos origines marocaines. Deux amis artistes peintres, lui du Nord et moi du sud qui aimons mixer les styles et manier des palettes pleines de couleurs chaudes.

Comment peut-on définir votre style créatif? 

On peut le définir comme de l’art abstrait. Au début de ma carrière, c’est une lettre arabe qui a attiré mon attention. Le Noun, un demi-cercle avec un point au milieu. Une lettre majestueuse que j’ai ensuite décidée de lier aux couleurs et au clair-obscur.

D’où tirez-vous votre inspiration ? Autrement dit, quels sont les éléments corporatifs qui influencent votre art ?

Tout est dans les coïncidences ! Des scènes de la vie quotidienne que l’Homme vit chaque jour, sur lesquelles, je vais tomber dans la rue par exemple. Je note dans mon petit carnet. Parfois, j’écris les couleurs qui m’inspirent sur le moment, surtout des couleurs chaudes. Puis, je rentre dans mon atelier et je retranscris cet instant sous forme de peinture ou de sculpture.

Nous avons appris que pour cet évènement, l’artiste peintre Makhlouf Abderrahim se joint également à vous. Quel peut-être son apport au cours de cette exposition ? Et pourquoi lui?

Makhlouf c’est un ami que je connais depuis un peu plus d’une vingtaine d’années. Mohamed de la galerie Tatmin m’a demandé si je voulais faire une exposition personnelle ou si je voulais inviter un artiste à partager ce moment à mes côtés. J’ai tout de suite pensé à lui ! J’aime bien sa recherche des couleurs et des formes géométriques ; c’est l’occasion pour le public marocain de découvrir son travail.

La peinture est-elle une information génétique ou plutôt un choix personnel ?

C’est un choix personnel même si on a toujours eu un penchant pour les travaux manuels dans la famille, menuisier, plombier…Au début, je voulais faire de l’architecture et devenir maquettiste mais de fil en aiguille je suis tombé dans l’art. Ma famille m’a toujours encouragé. Je suis l’ainé d’une fratrie de 5 frères et cinq sœurs. J’ai été encouragé par la plupart d’entre eux…

Quelle est la visée voulue à travers vos créations? 

Je veux transmettre des choses personnelles, des émotions, des sentiments … Par contre, lorsqu’une personne regarde une de mes créations, elle analyse, tamise et prend ce qu’elle veut prendre. Chacun est libre et ressent différemment les choses devant mes œuvres.

Et si vous nous parliez un peu de vous en quelques mots.

Je suis quelqu’un d’extrêmement simple, le vrai simple, pas de complication. Azouzi Mohamed vu par son frère Azouzi Hassan : « C’est comme notre père, une personne qui prend soin de tout le monde, on s’entend bien. Il ne cherche pas à se compliquer la vie, il n’est pas matérialiste.  C’est quelqu’un de généreux, il fait passer les autres avant lui. »

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