La nouvelle Première ministre de Suède acculée à la démission

Attendons pour voir…

Championne affichée de l’égalité des sexes, la Suède n’avait jamais eu, jusqu’à mercredi dernier, de femme Première ministre contrairement à tous les autres pays scandinaves. Mais si,  ce jour-là – «un jour spécial» à ses yeux – Magdalena Andersson avait été la première femme à être élue Première ministre du Royaume de Suède, elle a été aussi la première à démissionner huit heures à peine après son «investiture» et au terme d’une journée à rebondissements à l’issue de laquelle la nouvelle coalition gouvernementale s’était affaissée comme un château de sable.

Ainsi, celle qui s’était taillé une réputation de «femme à poigne», de chantre de la rigueur budgétaire après sept années passées à la tête du ministère des finances et à laquelle la télévision publique suédoise avait récemment consacré une émission où elle avait été présentée comme étant un «bulldozer», n’a pas fait long feu.

L’«affaire» remonte au 10 novembre lorsqu’après avoir été fragilisé, par un vote de défiance, le Premier ministre Stefan Löfven, contraint de démissionner, avait voulu passer le relais à sa ministre des Finances, Magdalena Andersson.

Or, en scellant immédiatement, avec le Parti de Gauche, l’accord qui lui permettait d’accéder au pouvoir, cette dernière s’est mis à dos ce parti-clé qui est le Parti du Centre qui, après avoir mal accueilli les concessions obtenues par l’aile gauche, a refusé de voter le Budget présenté par la nouvelle Première ministre.

En conséquence, le Parlement qui l’avait élue le matin, a rejeté son budget l’après-midi préférant adopter celui qui avait été préparé par l’opposition de droite, alliée, pour la première fois de son Histoire, à l’extrême-droite des «Démocrates de Suède».

Mais, en étant soucieuse de «sauver la mise» en dépit du revers quelle a dû essuyer, dans l’après-midi, Magdalena Andersson a consenti, néanmoins, à « s’accommoder » du budget présenté par ses adversaires politiques. Mal lui en prit car ses alliés écologistes, qui étaient d’un autre avis, ont choisi de claquer la porte pour ne pas avoir à gouverner sur la base d’un budget portant le sceau de l’extrême-droite.

Aussi, en s’appuyant sur cette « pratique constitutionnelle » qui veut qu’ « un gouvernement de coalition démissionne lorsqu’un parti le quitte », Magdalena Andersson, n’entendant  point « diriger un gouvernement dont la légitimité est remise en cause » s’est donc dessaisie de sa nouvelle fonction de Première ministre.

Regrettant «profondément les évènements qui se sont produits (mercredi) au Parlement et considérant que ceux-ci sont «incompréhensibles au peuple suédois et abîment la confiance dans le système politique»», Andres Norlén, le président du parlement, a tenu à préciser que, constitutionnellement, l’intéressée n’avait pas eu le temps de présenter son gouvernement au roi  alors que « pour entrer officiellement en fonction », tout gouvernement doit être présenté au monarque quand bien même ce dernier ne joue qu’un rôle purement protocolaire.

Autant dire qu’en se basant sur le texte constitutionnel, le président du Parlement a bien voulu offrir à Magdalena Andersson une nouvelle chance en la soumettant à un nouveau vote de la Chambre des députés mais, cette fois-ci, avec un gouvernement social-démocrate à 100%.

Arrivera-t-elle à obtenir, ce lundi, la confiance des députés et à devenir la première femme à gouverner la Suède après les 33 hommes qui l’ont précédé depuis 1876 ?

Related posts

Top