La stabilité sociale

Juste au lendemain de l’installation du nouvel Exécutif, le coût de la vie grimpe à des allures vertigineuses et le tarif du carburant flambe à des cadences fulgurantes. Quasiment tous les prix des produits de première nécessité ont doublé et dans bien des cas, ont triplé, sans jamais chuter ou encore stagner. Jusqu’ici, les citoyens qui sévissent le calvaire de cette recrudescence, retiennent leur colère noire qui les ébranle à coups de massue, sans pour autant, en faire état dans la rue publique. La population peine cruellement et n’en peut plus, face à cette agression affligeante de leur bourse. Jamais, la cherté de la vie n’a atteint de tels seuils d’exorbité extrême ! Certes, la conjoncture mondiale, fortement marquée par l’épidémie et la guerre effrénée dont les incidences foudroient les franges sociales précarisées, en est la cause en grande partie. En revanche, il est bien constaté que plus la crise s’aggrave, plus elle profite aux rentiers et plus, en conséquence, aggrave la disparité sociale. Les chiffres émis par les centres de sondage ne souffrent d’aucune contestation à cet égard. Jusqu’où va cette flambée qui affecte la stabilité sociale ? Vers quel dessein les décideurs, en connivence avec les riches, emmènent la société dont la majeure partie se compose de laissés-pour-compte ? « Les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle nous les prendrons ! », avait bien dit Vladimir Lénine, à une période de l’histoire de l’humanité où l’exploitation de l’homme par l’homme était au paroxysme.

Il est bien clair que la leçon tirée de cette citation, convient parfaitement à notre réalité, car l’inégalité est telle que l’aplomb est constamment menacé par la turbulence et la révolte. Il n’en est pas moins évident que finalement, les richissimes, soudoyés par l’oligarchie parasite, ne font que creuser leurs propres tombes. Les miséreux, quant à eux, « n’ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont tout un monde à gagner ! », comme disait Karl Marx à ce propos. Par cette nonchalance de l’Etat, le déséquilibre social qui s’accentue périlleusement parmi les blocs opposés de la société, demeure un stimulus à la déchirure sociale dont la gangrène génère le désordre et la dérive. C’est à ce prix que le régime n’a pas du tout intérêt à « inciter » à la dépravation, l’enrichissement illicite, la rente, l’impunité…, puisque toutes ces déficiences entraînent la fracture sociale, faiblissent les structures politiques sérieuses et minent les forces médiatrices. La consolidation du front interne de la nation que ne cesse de rabâcher le discours officiel est l’ennemi juré de la versatilité sociale, au moment où les paris à relever nous cernent de toutes parts, en particulier le parachèvement de l’intégrité territoire dont les convoitises expansionnistes enragent les voisins de l’est.

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