L’après-pandémie !

Le dramaturge du 17ème siècle, Molière, disait un jour : « Nul ne peut atteindre l’aube sans passer par le chemin de la nuit ! ». Cette litote qui pourrait paraître anodine, en dit long, dans l’état d’esprit qu’on vit à présent, avec cette crise sardonique de « l’après-Covid ». Une seule question qui s’empare de toutes les bouches actuellement : « Comment serait-on, enfin apte à reprendre la normalité ? ». Le même tracas hanterait les peuples de la planète, plus au moins impactés. Chez nous, le combat continue dans les tranchées de la première ligne, pour réparer les dégâts de la crise virale. Notre pays tient bon la barre afin de parvenir à bon port au cœur des larges de tempêtes sanitaires. Il est bien vrai que, au fur et à mesure, le bout du tunnel s’entrevoit, telle une lueur salvatrice. Il n’en est pas moins vrai que les mesures prises, jusqu’à présent ne cessent de prouver leur efficacité. Depuis déjà les toutes premières apparitions de l’épidémie, on avait bien fait d’anticiper sur la multitude de démarches d’après-pandémie avec lucidité et discernement. En dépit de la cruauté des restrictions qui pleuvaient à hue et à dia sur l’ensemble du royaume, le peuple répondait à la lettre, aux appels des pouvoirs publics. A n’en pas douter, l’Etat par le biais de ses multiples autorités, inspire confiance, même si toutes ses décisions allaient à l’encontre du gagne-pain quotidien pour la majeure partie des franges sociales. Le rôle de l’Etat dans ce genre d’épreuves s’avérait déterminant. Et puis surgissaient, petit à petit, toutes les énergies créatives de la société, par le biais de ses jeunes qui produisaient ces merveilles qui faisaient admirer le monde. Où était-il caché tout ce potentiel qui jaillissait subitement sur l’enceinte de la Nation ? Il aurait fallu que la pandémie eût éclaté pour qu’on s’en rende compte, au moment crucial de la lutte contre la propagation du virus. Ces prodiges qu’on aurait bien dû aller dénicher dans les entrailles du Maroc profond, se seraient épanouis dans les divers segments de la vie active si on s’était correctement occupé, dès leur bas âge, de leur formation, de leur santé, de leur emploi, de leur matière grise. Ce gisement humain dont pullule le pays ne figurait que rarement dans les agendas du développement, puisque l’école publique et le soin médical sont relégués au second plan, au profit de la profusion des pratiques ignobles comme la déliquescence, la rente et le monopole illicite dont s’accapare une minorité du pays. Aujourd’hui, on n’a plus le droit de décevoir tout un peuple, après l’avoir fait endurer pour sortir indemne de la crise endémique. Il ne serait, sans doute, plus possible de faire subsister indéfiniment cette conduite tant sectaire qu’abjecte à l’égard de ce trésor intarissable dont regorge le pays. Certes, le Maroc est a « réussi » la crise épidémique. Mais, il est en train de se relever à l’aune  d’une entreprise en mauvais état, un commerce mal au point, un tourisme chaotique, une industrie endommagée, une économie désemparée et une population décontenancée. Tout semble à refaire pour se remettre en selle. Ce serait une bonne occasion de tout remettre en question, pour mieux rebondir. Par la conjugaison de ces atouts dont la place de choix reviendrait au peuple, on mettrait fin au marasme de la disparité sociale et territoriale, au cynisme de l’hégémonie des nantis et au sarcasme de la dépravation nocive. L’aube, sortie des ténèbres dont parla  l’ingénieux créateur du «bourgeois gentilhomme», ne serait plus qu’une question de temps !

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