Le BCIJ fait la lumière sur l’arrestation de trois terroristes présumés coupables

Assassinat d’un policier à Casablanca

Mbarek Tafsi

Les trois terroristes présumés arrêtés dans le cadre de l’enquête menée pour élucider l’affaire du policier, tué dans l’exercice de ses fonctions au niveau du district Errahma, relevant de la Préfecture de police de Casablanca, ne le visaient pas en personne. Les suspects ne visaient pas non plus l’institution de police toute seule, mais l’ensemble de la société et tous ceux qui y jouent un quelconque rôle constructif, qu’ils considèrent comme des tyrans et des mécréants (Taghoute), selon le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ).

S’exprimant lors d’une conférence de presse, donnée vendredi 17 mars à Rabat, le directeur central du BCIJ, Habboub Cherkaoui a indiqué que bien qu’ils ne se seraient radicalisés que depuis environ un mois et demi dans le cadre de ce qu’il a appelé « le terrorisme rapide », les trois prévenus ont décidé de passer à l’acte et de commettre un crime, qui a « un écho retentissant ».

C’est pourquoi ils ont tenu à voler l’arme et les menottes et à se servir du feu pour essayer d’effacer les traces et les indices exploitables, a-t-indiqué.

Ils ont essayé de tout effacer et de brouiller en vain les pistes sur les trois lieux du crime, mais ils n’ont pas réussi à empêcher l’expertise technique et l’exploitation scientifique et à bon escient de ce qu’ils ont laissé derrière eux, a-t-on encore expliqué.

Selon le BCIJ, ces arrestations sont le fruit d’un travail conjoint entre les services de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), de la DGST, du BCIJ, de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), de la Gendarmerie royale et des autorités locales. Les investigations menées dans le cadre de cette affaire ont nécessité la mobilisation de 190 enquêteurs relevant de la police et permis l’interpellation d’un total de 100 personnes, ont fait savoir, lors de cette conférence de presse Cherkaoui et Boubker Sabik, porte-parole de la DGST, qui se relayaient pour répondre aux journalistes.

D’après Cherkaoui, l’arme volée devait être utilisée pour le braquage d’une agence bancaire car les terroristes présumés, qui viennent de prêter allégeance à Daech, avaient l’intention de commettre un autre acte terroriste plus retentissant, d’après leurs aveux.

La piste terroriste n’a été retenue qu’après l’identification et l’arrestation du premier suspect à Casablanca, qui était le cerveau de cette cellule. Après l’arrestation des trois suspects, il a été confirmé une fois pour toutes que le motif portait sur le terrorisme.

Au départ, a-t-il expliqué, il n’a pas été possible d’avancer une quelconque hypothèse de recherche lorsque le cadavre a été découvert sur les lieux du crime. Ceci a obligé les enquêteurs à traiter toutes les hypothèses possibles y compris celle du crime terroriste.

Le patron du BCIJ a toutefois fait savoir que la méthode d’exécution de cet acte criminel, la méthode de mutilation du cadavre, la fonction du policier, le lieu de sa surveillance, les indices qui montrent que les suspects se sont emparés de son arme fonctionnelle et de ses menottes professionnelles, sont autant de données qui ont confirmé dès le départ que l’on est confronté à un acte criminel organisé commis pas plus de deux personne au moins. Il a rappelé aussi que cet acte peut avoir des motifs purement criminels, comme le vol, ou suite à des antécédents extrémistes.

Il a indiqué qu’en analysant des échantillons et des traces sur le lieu du crime et en retraçant le parcours du véhicule de la victime, il a été possible d’interpeller le premier suspect à Casablanca, puis le second à Sidi Hrazem et le troisième à Casablanca.

N’ayant aucun niveau d’instruction, à l’exception du principal accusé (8ème année), les trois suspects, tous menuisiers d’aluminium, sont âgés de 31, 37 et 50 ans.

Selon Cherkaoui, toutes les procédures de recherche sur le terrain, l’expertise technique et scientifique accomplies dans cette affaire, ainsi que les démarches de diagnostic ayant contribué à l’arrestation des suspects, ont été menées sous la supervision directe du parquet de la ville de Casablanca et sous la direction effective du parquet chargé des affaires de terrorisme après la confirmation de la piste terroriste.

Depuis sa création en 2015, le BCIJ a démantelé 91 cellules terroristes, a rappelé Charkaoui, qui a alerté sur le danger terroriste que représente désormais le polisario dans la région du Sahel et du Sahara.

M’Barek Tafsi

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