Le champ audiovisuel marocain après dix de libéralisation

La journée mondiale du Radio, célébrée le 13 février de chaque année, est une occasion pour le Maroc d’évaluer son expérience en matière de libéralisation et d’ouverture du champ audiovisuel avec l’entrée de nouvelles radios privés, qui ont enrichi et diversifié le paysage médiatique national.

Avec cette ouverture, le champ médiatique national a vu la naissance d’une dizaine de radios privées, à vocation aussi bien régionale que multi-régionale, locales ou nationale, qui ont réussi à développer une proximité inégalée avec les citoyens, dans toutes les régions en tenant compte de la différence de leurs sensibilités culturelles, intellectuelles, sociales et politiques.

Le secteur audiovisuel marocain a connu ces dix dernières années «un formidable essor grâce aux radios privés, puisque ce média est passé du monopole d’Etat à un espace ouvert, impliquant tous les acteurs, y compris les partis politiques, les sociétés civiles et les citoyens, entre autres», a déclaré à la MAP, le porte-parole de l’Association des radios et télévisions indépendantes (ARTI), Abderahmane Eladaoui.

Dans ce contexte à riches rebondissements, sont nées pas moins de dix radios privées (six radios régionales ou multi-régionales, deux radios locales et deux stations nationales), qui ont bénéficié du libre choix d’être généralistes ou thématiques, a-t-il ajouté.

En dix ans d’exercice professionnel, les radios privées marocaines ont réussi à produire une proximité inégalée avec les citoyens, dans toutes les régions en tenant compte de la différence de leurs sensibilités culturelles, intellectuelles, sociales et politiques, a-t-il relevé.

Au fil des années, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a abordé divers thèmes pour célébrer la journée mondiale de la radio, tels que l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes, la jeunesse, et la radio en situation d’urgence et de catastrophe.

Célébrée cette année sous le thème «La radio, c’est vous !», cette Journée constitue l’occasion pour l’UNESCO de plaider pour le développement du potentiel de la radio afin d’encourager les échanges et l’écoute nécessaires, pour mettre en place la coopération qui permettra de relever les défis auxquels l’humanité tout entière est aujourd’hui confrontée.

«En ces temps de troubles, la radio offre une plate-forme permanente qui rassemble les communautés. Sur le chemin du travail, dans les foyers, au bureau ou dans les champs, que ce soit en temps de paix ou dans les situations de conflit ou d’urgence, la radio reste une source essentielle d’information et de savoir, touchant toutes les générations et les cultures», a déclaré la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova.

De son côté, M’hamed Bhiri de la SNRT, a indiqué dans une déclaration à la MAP que «la Radio a sa magie propre, illustrée au début de son histoire par ce statut de meuble central dans les foyers», notant qu’il s’agit d’«une lampe magique comme un œil qui regarde le monde pour vous et vous le raconte avec des faits, des chants et des musiques».

«La radio vivra toujours et demeurera la mère des médias et préservera sa magie et ses mystères», notant qu’actuellement, il y a une tendance à filmer la radio, pour faire part d’imagination et de rêve qui manquent aux ondes», selon M. Bhiri, qui assure les matinales Radio de la Chaîne Inter.

La Radio est devenue un média de masse, qui de plus en plus fait des auditeurs partout dans le monde, eu égard à ses différentes utilisations lui permettant de s’émanciper et d’être au service d’un public plus large, a dit le directeur de l’information Radio au sein de la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT), Abdellatif Lambaraa.

Il s’est montré rassurant quant à l’avenir de ce média, en dépit de la flopée de technologies modernes, notant qu’avec le passage à une autre technologie dans l’avenir, la radio IP ou numérique, va permettre une utilisation large, diversifiée et consistante.

«En écoutant son public et en répondant à ses besoins, la radio offre une diversité de points de vue et de voix nécessaires pour relever les défis auxquels les citoyens sont actuellement confrontés», a fait remarquer M. Lambaraa.

Ce média permet d’écouter la musique et les informations, participer à des programmes de divertissement ou des débats, suivre des conseils pratiques des spécialistes et experts (juristes, économistes, érudits, sociologues, médecins, nutritionnistes ou psychologues), a-t-il souligné.

Le passage des fréquences short-wave et long-wave à la modulation de fréquence (FM) a permis au sein de chaque pays à la radio nationale et locale de s’émanciper et d’être plus écouté au détriment des anciennes radios, a relevé le responsable.

«Avant 2005, il n’y avait que les radios nationales et Medi1 en tant que premières radios privées au Maroc, et ce n’est qu’après cette date que le champ médiatique marocain s’est libéralisé avec l’entrée de la première vague de radios privées au Maroc», a-t-il fait savoir, mettant l’accent sur l’apport de ces radios libres au champ médiatique marocain, marqué par la multiplicité des médias, le pluralisme d’opinions et la promotion de la liberté d’expression.

Imad Dlia

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