La ville d’Agadir rythmera du 1er au 5 Novembre 2016 sous le charme du Festival international Issni n Ourgh du film amazigh. Cette année, cet événement soufflera sa dixième bougie sous le signe «Agadir, capitale de la culture amazighe». A l’affiche de cette manifestation cinématographique, une collection de films documentaires et de fiction, court et long métrage sera projetée. Nouveauté, cette édition s’inscrit dans le sillage du «débat international contre la violence et l’anti-terrorisme», précise Rachid Bouksim, directeur du Festival International Issni N’Ourgh du Film Amazigh.
Al Bayane : Après 10 ans d’existence : qu’en est-il de la ligne éditoriale du festival ?
Rachid Bouksim : Après 10 ans d’existence, je peux vous dire que notre festival a une identité reconnue au Maroc et au niveau international. Il a réussi à s’imposer comme le seul festival international dédié au cinéma amazigh qui a réussi à s’inscrire dans la durée. Organiser 10 éditions dans un rythme montant de plus en plus est un signe de bonne santé de l’association organisatrice et la détermination de tous les membres et sympathisants de notre festival à garantir la pérennité de notre festival qui fait partie des activités phares dans l’agenda culturel de notre ville, Agadir.
Quoi de neuf pour cette nouvelle édition ?
Il me semble que la nouveauté de cette édition, par laquelle nous fêtons les 10 années d’existence de notre festival, c’est le slogan choisi à savoir «Agadir, capitale de la culture amazighe» comme geste de reconnaissance à la place symbolique de cette ville pour la culture amazighe et aux efforts menés depuis des années par l’élite de cette ville pour la promotion et la reconnaissance des droits de la langue et de la culture amazighes. Par ailleurs, cette édition a choisi comme invité d’honneur le cinéma des Iles Canaries, ces îles qui constituent le prolongement culturel du Maroc. Elle accueille également plus de 80 invités étrangers, la projection d’une vingtaine de films, une conférence et la publication de 3 ouvrages sur le cinéma amazigh. De même, cette édition prône la tolérance et l’anti-terrorisme.
Vous dites que l’édition de cette année s’inscrit dans le débat international contre la violence et l’anti-terrorisme. A votre avis comment le cinéma peut-il contribuer à la promotion des valeurs de la paix et de la tolérance ?
Le cinéma comme moyen de vulgarisation de la connaissance via l’image et qui arrive à atteindre un grand public peut jouer un grand rôle pour véhiculer le message de la paix, de la tolérance et contre le terrorisme. C’est pour cela que nous avons saisi l’occasion de la dixième édition, comme date symbolique pour notre festival, pour lancer cet appel à la tolérance via le discours cinématographique notamment dans un contexte international qui souffre de discours radicaux et terroristes qui poussent les êtres humains à entrer en guerre entre eux.
Quid de la participation des films amazighs dans cette édition ?
Il y aura des films amazighs des Iles Canaries comme invités d’honneur, une participation des Amazighs de la Tunisie. C’est le cinquième film tunisien que nous projetons depuis la révolution tunisienne. Noua aurons également une forte participation des films kabyles (Algérie), des films amazighs réalisés par des Européens (France, Belgique, Pays-Bas, Grande Bretagne, canada, USA, Espagne, Ecosse) et bien sûr une forte participation des films amazighs marocains.
Mohamed Nait Youssef