Le Raja veut se réconcilier avec ses jeunes : Chibi chez les grands à l’âge de moins de 20 ans

Grand Casablanca, trois cadets,  A champion de la ligue, B premier de son groupe, et national demi-finaliste du championnat du Maroc,  trois minimes,  A vice champion de la ligue, B et C premiers de leurs groupes respectifs. L’essentiel pour tous les jeunes du club est d’atteindre les phases finales des compétitions nationales, régionales et inter-ligues, tout en espérant réussir des titres bien sûr. L’essentiel est aussi et surtout de récolter les fruits escomptés, et d’assurer la relève.
Au terme de cette saison, on parle de pas moins de quatre jeunes éléments ayant mérité d’être titularisés au sein de l’équipe des seniors, bien qu’ils aient encore l’âge des juniors. Ils sont lauréats de l’équipe type des moins de 19 ans vice-champion du Maroc sous la houlette du jeune entraîneur Mohamed Bekkari.
Les autres joueurs, tous les autres comme Mohamed Baâyou le gardien, Ayyoub Bouchta, Hamza Atef, Asouab, El Hadhoudi, Al Asbahi, Chafiq… et la liste est longue, ont encore l’âge qualificatif et aussi la compétence technique pour continuer à exercer dans leurs catégories respectives dans l’espoir de prendre leur place, l’année prochaine, au sein des grands.
La machine des jeunes des Verts vient donc de réparer sa panne qui a duré depuis 2007, saison pendant laquelle, seuls Mohamed Oulhaj, Abdessamad Ouhakki et autre Metoualli ont été les derniers à rejoindre l’équipe première. Depuis lors rien n’a été enregistré.
2011 se veut une année de réconciliation du Raja avec ses jeunes qui tournent bien. Mohamed Chibi est le meilleur exemple. Artisan du récent sacre de l’équipe nationale des moins de 20 ans au championnat arabe des nations, Chibi est l’un des meilleurs jeunes du terroir du Raja en compagnie de Nabil Bouizi (attaquant), Mehdi Chajri (milieu de terrain) de l’équipe des juniors,  Tahoun (défenseur central), Zakaria Chaâbani (milieu de terrain) de l’équipe des espoirs, qui seront heureux de porter le maillot des grands à partir de la nouvelle saison 2011 – 2012.
Le Raja doit également s’estimer heureux d’avoir pu enfin dénicher l’oiseau rare comme Chibi, un défenseur latéral qui promet beaucoup et qui pourra remplir le vide manifesté dans ce poste qui a tant manqué aux Verts.
Le mérite de l’intégration de Chibi qui a signé un contrat de cinq ans pour un salaire mensuel de 4000 DH qui peut être augmenté ultérieurement, revient au nouvel entraîneur des Verts, le Roumain Ilie Balaci qui fait confiance aux jeunes, tout comme le président du club, Abdeslam Hanat. Le mérite revient également à Youssef Rossi, l’ancien joueur international du club, qui s’occupe de l’encadrement technique général des équipes compétitives, qui est en train d’organiser, développer et professionnaliser le travail des jeunes au sein de son équipe préférée.
Youssef Rossi qui, après une belle carrière de joueur professionnel en Europe, surtout en Ecosse (Dunfermline) et en France (Stade Rennais), s’est recyclé pour se donner au métier d’entraîneur. Il a préféré commencer par les jeunes, base essentielle pour assurer l’avenir.
Avec Rossi comme futur directeur technique, poste qui fait défaut au club depuis bien des saisons, le Raja pourrait dans un proche avenir retrouver son équipe type d’antan constituée essentiellement des joueurs du terroir.
Le Raja et ses inconditionnels peuvent revenir un petit peu en arrière pour faire des pas en avant. Le Raja et ses fans doivent s’inspirer du passage de l’entraîneur Oscar Fullone à l’aube de l’an 2000 quand le club des Verts était dans ses grands jours, remportant assez de titres nationaux, coupe et championnat, continentaux en Ligue des Champions, super-coupe d’Afrique et coupe intercontinentale…  ainsi que la participation à la première édition du Mondial des clubs au Brésil. L’équipe de cette période allait faire long feu jusqu’aux derniers titres remportés en 2003 pour la Coupe de la CAF avec Henri Michel et en 2006 pour la Coupe arabe avec le même Oscar qui avait repris pour réussir avec d’autres joueurs du terroir le trophée qui manquait au Raja avant de partir juste après.
Le Raja qui a toujours compté sur ses propres joueurs avait, bien avant, remporté son premier titre de champion du Maroc en 1988 sous les auspices du Portugais, feu Cabrita, et juste une année après, le premier titre continental de la Coupe d’Afrique des clubs champions sous la houlette de l’Algérien, le Cheikh Rabah Saâdane.
Ces premiers exploits ont été accompagnés de plusieurs joueurs ayant passé par les différentes catégories des jeunes du club comme Abderrahim Hamraoui, Maâtaoui Tijani, Hassan Mouahid, Bachir, Fennani, Ougadi, Haddaoui, Souadi, Hajri… sans oublier le maestro Dolmy, Fathi, Larabi, feu Abderrazak Deghay, Beggar, Petchou…  et les autres de l’ancienne génération des années (60 et 70) comme Mohamed Abdelalim alias Benene qui est toujours là… au service des jeunes.
En 1995, l’année de la fusion avec l’Olympique Casablancais, le Raja dirigé par l’entraîneur russe, feu Rogov, allait tout rafler avec un record de six titres successifs de champion du Maroc, toujours avec ses joueurs préférés comme Omar Nejjari, Moustaoudaâ, Bassir, Rimi, Khalef, Fahmi…  et ceux venus de la défunte OC comme Rossi, Bekkari, Sellami, Nazir, le gardien Chadli… et le capitaine Jrindou.
C’était la belle époque du Raja, il allait confirmer avec Oscar Fullone qui a pris le relais d’un autre entraîneur, le Franco-Bosniaque Vahid Halilhodzic avec lequel les Verts ont pu continuer sur le même rythme et réussir le même parcours avec la Coupe de la Ligue des Champions remportée sous sa nouvelle formule en 1997.
Le dernier trophée de la Champion’s league (1999-2000) était avec le coach argentin Oscar qui avait lancé dans le bain plusieurs jeunes espoirs du terroir comme Abboub Zakaria, Hamid Nater, Tarek Rizki, Serraj, Dahane, Kharazi, Amine Rbati lauréat du centre de formation du club qui venait d’ouvrir ses portes à cette période… Les quelques joueurs qui n’étaient pas de la maison se comptaient sur le bout des doigts comme Lambarki et Safri venu du Rachad Bernoussi, à un âge encore jeune ou Youssef Achami du Hassania d’Agadir.
Voilà un bref aperçu sur le palmarès riche de l’équipe du Raja qui a toujours été autosuffisante concernant son effectif de joueurs. Il avait aussi au moins un ou deux joueurs de son école évoluant dans nombreux clubs du championnat national en première comme en deuxième divisions.
Aujourd’hui, le Raja doit tirer les leçons qui s’imposent, il doit revoir ses calculs et réviser ses cartes. Il doit oublier tous les mauvais recrutements de la saison écoulée. Il doit faire confiance aux siens. Il doit savoir qu’il reste toujours le club ayant les moyens et les capacités d’assurer une grande pépinière des jeunes qu’il faut former et préparer pour de lendemains meilleurs.  La relève sera certainement assurée, c’est sûr et certain, pourvu qu’on laisse les gens travailler et qu’on laisse le temps au temps…

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