dans le but de contribuer à une mise en œuvre saine des dispositions avancées de la nouvelle Constitution de 2011 et à la réussite de cette nouvelle expérience gouvernementale, a affirmé mercredi soir à Rabat le Président du Conseil de la Présidence du PPS, Ismail Alaoui.
Intervenant dans le cadre d’une table ronde, organisée par l’Espace du PPS pour les Cadres de Rabat autour du thème : «Le PPS, Histoire et Évolution» (3e partie), le conférencier a rappelé que la participation du PPS à cette expérience gouvernementale s’inscrit dans le cadre du fil conducteur du parti, qui fait des alliances politiques une approche stratégique pour la réalisation du projet de société qu’il s’est fixé et des objectifs qu’il cherche à atteindre dans l’intérêt des larges couches démunies de la société.
En l’état actuel des choses, a-t-il dit, la nouvelle Constitution a engagé le pays dans une nouvelle expérience visant le renforcement de la démocratie participative pour permettre aux larges couches de la population de s’exprimer et de faire avancer les choses dans l’intérêt du pays et du peuple tout entier.
Il est vrai que la nouvelle Constitution de 2011 comporte des dispositions très avancées, mais il est vrai aussi que la mise en œuvre de ces dispositions constitue un véritable défi pour les forces politiques du pays, a-t-il ajouté, estimant que l’on ne doit pas crier victoire sans avoir réussi à traduire dans les faits ce qui est prévu dans cette loi fondamentale et sans avoir réussi à la perfectionner.
C’est pourquoi, il est impératif pour le gouvernement de rester vigilant et de travailler sérieusement pour améliorer les conditions de vie des larges couches démunies de la population à travers la réforme de la loi de la fiscalité qui repose surtout sur les impôts indirects, lesquels sont payés à égalité par les riches et les pauvres.
Il est également recommandé de procéder, sans plus attendre, à la refonte de la Caisse de compensation, à la réforme des régimes de retraite et œuvrer pour développer la capacité de production de la société, a-t-il dit, rappelant que le PPS fait de toutes ces questions les priorités de sa présence au sein de la coalition gouvernementale.
Revenant sur l’historique des alliances du parti, le conférencier a rappelé que le PPS en a fait depuis sa création en novembre 1943 (PCM) un choix dans le cadre de sa participation à la lutte pour l’indépendance, à l’approfondissement du processus démocratique (révolution nationale démocratique) qui s’est traduit par la mise en place de la démocratie représentative avant de passer à la démocratie participative à l’heure actuelle.
Selon le PPS, ces alliances constituent pour les forces politiques du pays la meilleure alternative possible pour fédérer leurs forces en vue de réaliser les objectifs qu’elles se fixent, a-t-il dit, notant qu’aucune force politique, quelles que soient son importance et son influence, ne peut mener à elle seule le combat pour l’évolution du pays.
L’approche dynamique de la question des alliances est un objectif stratégique du PPS qui lui a toujours permis d’adapter son action à la nature de l’étape historique et sans jamais remettre en cause les aspirations et attentes des couches déshéritées, a-t-il relevé, notant que le parti a le mérite de se référer pour ce faire à ses valeurs qui rejettent tout pragmatisme et tout opportunisme, et loin aussi de toute rigidité intellectuelle et de tout dogmatisme stérile.
C’est ainsi que le PPS était très attaché à l’expérience de la Koutla démocratique en tant que projet unioniste ayant permis en son temps d’accélérer le rythme des changements dans le pays et de faire pencher le rapport des forces au profit des forces nationales et démocratiques, aspirant à davantage de changements et de démocratie, selon Ismail Alaoui.
Sans cette expérience, une part essentielle du programme des réformes politiques et constitutionnelles proposées par les composantes de la Koutla démocratique n’auraient jamais vu le jour pour aboutir en définitive à la grande mutation qu’a vécue notre pays avec l’enclenchement du processus du consensus et de l’ouverture politique, suivi de l’expérience du gouvernement d’alternance consensuelle.
Malheureusement, a-t-il dit, plusieurs raisons insensées ont ralenti l’action de la Koutla avant de l’enterrer définitivement. Un crime impardonnable, aux yeux du conférencier, d’après lequel les composantes de cette structure unioniste ont été tout simplement incapables de gérer de manière démocratique et réfléchie leurs divergences et de s’ouvrir vers les forces politiques qui voulaient l’intégrer, comme ce fut le cas du PJD, alors dans l’opposition.
Oui, la Koutla démocratique était devenue un véritable pôle attractif pour nombre de forces politiques nationales, telles le PJD qui avait soutenu l’expérience du gouvernement de l’alternance consensuelle pendant deux ans, avant de rejoindre l’opposition, a dit Ismail Alaoui, estimant que les divergences entre les partis de l’Istiqlal et de l’Union socialiste des forces populaires sont à l’origine de l’arrêt de cette expérience.
Il a par ailleurs souligné que les analyses du PPS au niveau national et international sont toujours d’actualité, notant que la situation internationale est marquée par une grande avancée du capitalisme en Afrique, après avoir dominé les pays émergents et avant eux les pays du Centre.
Au niveau national, a-t-il rappelé, la situation sociale est marquée par l’existence de plusieurs classes et couches sociales dont le lumpenprolétariat (chômeurs surtout), le prolétariat (ensemble des travailleurs industriels, miniers, agricoles, ), la petite bourgeoisie, ( artisans-apprentis, travailleurs agricoles, etc., commerçants), la petite bourgeoisie, (paysans ayant plus de 5 Ha, fonctionnaires, enseignants, infirmiers, laborantins, avocats, etc.) et la grande bourgeoisie (patrons, banquiers, médecins, avocats, cadres supérieurs, etc.).
Dans le but de mieux saisir le poids de chaque couche et classe sociale, il est impératif d’examiner en profondeur le niveau d’instruction et culturel dans le pays, où la pauvreté et l’analphabétisme continuent d’handicaper le développement social, économique et culturel de la société dans son ensemble.
C’est pourquoi, il est impératif, a-t-il noté, de s’attaquer en toute urgence à ces différents maux qui entravent l’œuvre de développement du pays et empêchent le pays d’améliorer ses capacités de production et de création de la richesse, condition sine qua non pour satisfaire les besoins de l’ensemble de la population marocaine et tirer le meilleur de la situation de stabilité du pays, un atout de taille qui distingue le Maroc dans une région hautement perturbée à l’heure de ce qu’on appelle le printemps arabe.