Chambre des représentants
Les parlementaires du Parti du Progrès et du Socialisme, membres du Groupement parlementaire du progrès et du socialisme à la Chambre des représentants, rejettent le projet de loi rectificative pour l’année 2020 parce qu’il n’est pas à la hauteur des attentes et des aspirations escomptées, a affirmé la présidente du groupement, Aicha Lablak.
née 2020 parce qu’il n’est pas à la hauteur des attentes et des aspirations escomptées, a affirmé la présidente du groupement, Aicha Lablak.
Intervenant lundi 13 juillet en plénière, lors de la discussion générale dudit projet, Lablak a rappelé que la conjoncture post-corona difficile requiert un traitement à la hauteur des défis qui se posent pour permettre au pays d’en sortir sain et sauf, à travers notamment la reprise de la vie économique et sociale et la relance des activités économiques. Pour y parvenir, il est nécessaire, a-t-elle estimé, de tirer les enseignements requis de cette crise de la pandémie du corona, qui a mis à nu les défaillances du système économique libéral et l’aggravation à grande échelle des manifestations de la pauvreté et de la précarité.
Elle a rappelé que le Parti du Progrès et du Socialisme s’était impliqué dès le début de cette crise avec responsabilité et en toute conscience dans la mobilisation autour des mesures proactives prises par le Maroc pour lutter contre la pandémie et qui lui ont épargné le pire, dont en premier le fonds de gestion de cette pandémie, créé sur Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi. D’importantes ressources, collectées dans le cadre de ce fonds, ont été notamment affectées pour la mise à niveau du secteur de la santé, l’indemnisation pour perte d’emploi, l’appui des ménages affectés travaillant dans le secteur informel et le soutien des entreprises pour la préservation du plus grand nombre possible de postes d’emploi.
Malheureusement, a-t-elle dit, cette période a été marquée par un faible rôle politique du gouvernement et une confusion de son rendement. En pleine crise, le gouvernement a multiplié les sorties de déclarations qui ont été très vite contredites par des mesures prises par des départements et la publication de chiffres contradictoires. Comme si on a affaire à plusieurs gouvernements et non pas à un seul gouvernement, politiquement responsable devant les citoyennes et citoyens, a-t-elle noté, ajoutant que ce gouvernement a également brillé par la faiblesse de sa communication publique au sujet des mesures prises et l’absence du débat public et du dialogue national au sujet des contraintes et des défis de la conjoncture critique de la pandémie avec la participation effective des acteurs politiques, économiques et sociaux et de toutes les capacités nationales.
Pour ce qui le concerne, a-t-elle rappelé, le PPS, a poursuivi, dans le cadre du respect des mesures de confinement, ses tâches militantes dans une tentative de prouver la fausseté de l’image véhiculée sur la démission de l’acteur politique. Par son action, le PPS a administré la preuve irréfutable qu’il s’agit d’un acteur politique fiable, sérieux et responsable en présentant dans le cadre de sa militance des propositions et une vision ambitieuse non seulement pour faire face à la crise, mais également pour la dépasser et s’en sortir sain et plus fort.
Dans le cadre de la crise de la pandémie du corona, le Maroc est confronté à des difficultés véritables qui vont se prolonger pendant des mois et des années, a-t-elle dit, estimant que de telles difficultés requièrent non pas des mesures conjoncturelles isolées, mais un véritable plan d’urgence intégré qui repose sur trois fondamentaux : un plan de relance de l’économie nationale, l’élimination de la précarité et de la pauvreté, et surtout l’approfondissement du processus démocratique et de la construction institutionnelle.
Au cours de cette phase décisive et comme l’a montré la crise de la pandémie du corona, a-t-elle estimé, l’Etat a un rôle important à jouer au même titre que le secteur public à travers une redéfinition des nouvelles priorités, le repositionnement des nouvelles filières de production, l’approvisionnement au niveau mondial et la mise en place de nouveaux systèmes d’orientation de la production, de la consommation et de la protection du pouvoir d’achat des citoyennes et citoyens et du produit national. Il importe désormais au cours de cette phase de s’appuyer en premier sur l’investissement public pour soutenir les plans de développement économique et industriel, d’orienter les emprunts vers le financement de l’investissement public y compris celui dans les secteurs sociaux, a-t-elle ajouté.
Ce qui requiert aussi une révision des modes du partenariat public-privé pour permettre à ce dernier d’assumer sa responsabilité en s’impliquant davantage dans le financement des projets structurants, a-t-elle dit, tout en appelant à la création d’une banque publique d’investissement chargée de participer dans les capitaux des entreprises industrielles pour renforcer la souveraineté nationale dans ce domaine.
Il est également nécessaire de veiller à la sécurité énergétique du pays en œuvrant notamment pour permettre à la SAMIR de reprendre ses activités de raffinage, en investissant davantage dans les énergies renouvelables tout en optant pour une économie à dimension écologique, solidaire et sociale, a-t-elle poursuivi.
Pour la députée du PPS, l’élimination de la pauvreté est tributaire avant tout de la généralisation de la protection sociale, de la promotion de la justice sociale et spatiale, de la réhabilitation de l’école et de l’hôpital publics, du renforcement du rôle de la culture, de l’implication des jeunes dans la construction du pays et du lancement de véritables chantiers de développement dans les zones rurales et montagnardes, sans oublier la consolidation de l’économie sociale et solidaire. En d’autres mots, la situation requiert un nouveau contrat social fondé entre autres sur le soutien des entreprises nationales en contrepartie de la préservation et de la création des postes d’emploi et un nouveau régime fiscal équitable, a-t-elle affirmé.
Selon la députée, la démocratie et la justice sociale sont indissociables. Quant au lancement de grands chantiers de réformes requises dans le pays, il nécessite une véritable volonté politique visant à la réhabilitation de l’acteur politique dans son rôle et ses responsabilités, la mise en œuvre du principe de la reddition des comptes en corrélation avec la responsabilité, l’immunisation du paysage politique contre la prévarication, l’élargissement du champ des libertés, des droits et de l’égalité et l’approfondissement du processus de la démocratie territoriale à travers la mise en œuvre de la déconcentration, dont le succès dépend en dernier ressort de l’extension de la décentration et du chantier de régionalisation et du renforcement du rôle des institutions élues.
Et compte tenu du fait que les mesures contenues dans le projet de loi de finances rectificatives sont timides et limitées et en deçà des attentes et des aspirations à une remise en cause des politiques publiques poursuivies et n’annoncent pas de nouvelles orientations économiques et sociales, les parlementaires du PPS votent contre le PLFR2020, selon la présidente du GPPS.
M’barek Tafsi